Annonce Tokyo et Washington accélèrent le développement d'un bouclier antimissile Le Japon et les Etats-Unis ont signé vendredi un accord visant à accélérer la mise au point d'un bouclier antimissile, qui protégera l'archipel, sur fond de menace nord-coréenne.Le document a été signé par ministre japonais de la Défense Yoshinori Ono et l'ambassadeur des Etats-Unis au Japon Howard Baker une semaine après la décision historique de Tokyo d'assouplir son embargo sur les exportations d'armes afin de pouvoir coopérer avec Washington.Selon cet accord, le Japon et les Etats-Unis s'engagent à créer une commission bilatérale qui permettra d'échanger des informations et supprimer les contraintes bureaucratiques dans le domaine de la recherche militaire.Les Japonais conduisent des recherches avec les Américains sur le développement d'un système de défense antimissile depuis 1999, un an après le lancement par la Corée du Nord d'un missile à longue portée Taepodong-1 qui avait survolé l'archipel et semé la panique à Tokyo.Vendredi dernier, Tokyo avait pris la décision historique de lever son embargo traditionnel sur les exportations d'armes afin de pouvoir participer au développement d'un bouclier antimissile avec Washington.La poursuite de la coopération avec Washington sur des technologies de missiles supposait en effet l'assouplissement de l'embargo sur les exportations d'armes --en place depuis 1976-- puisque des pièces fabriquées au Japon devront être expédiées aux Etats-Unis.L'agence américaine de défense antimissile a annoncé cette semaine l'échec, après quatre précédents reports, d'un essai antimissile au dessus du Pacifique, le missile intercepteur n'ayant pas réussi à décoller.Le gouvernement japonais a toutefois estimé que cet échec n'affecterait pas la collaboration nippon-américaine sur un bouclier antimissile, les deux systèmes étant différents.Les dirigeants de Tokyo ont entrepris de "remettre à plat" la politique de défense de l'Archipel, héritée de la Guerre froide, pour tenir compte des "nouvelles menaces" issues du 11 septembre 2001 (terrorisme) et de la crise nucléaire nord-coréenne (prolifération, missiles balistiques).Le Premier ministre conservateur Junichiro Koizumi est sous la pression de l'opinion publique, de la presse et de la classe politique pour imposer des sanctions à la Corée du Nord à la suite de mensonges apparemment délibérés de Pyongyang sur le sort de Japonais kidnappés pendant la Guerre froide.La Corée du Nord a averti mercredi que des sanctions économiques nippones équivaudraient à "une déclaration de guerre" et a remis jeudi une note de protestation à l'ambassade du Japon en Chine.