Retour Tokyo a retiré ses troupes d'Irak et tire un bilan positif de la missionLa mission des forces japonaises déployées en Irak s'est terminée sans perte. Mercredi 19 juillet, les derniers éléments des Forces terrestres d'autodéfense (FAD) ont quitté leur base de Samawa, dans la région de Mouthanna du sud irakien, mettant fin à une mission commencée en janvier 2004.Au total, 5 500 soldats auront participé à cette opération, la première pour une force japonaise en zone de conflit et hors de l'Archipel depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Leur déploiement avait été décidé en juillet 2003, trois mois après l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis.Sur place, les FAD auront mené des opérations d'assistance et de reconstruction. Le premier ministre, Junichiro Koizumi, s'est félicité du rôle joué par ces soldats, précisant que leurs activités avaient "été appréciées du gouvernement et de la population d'Irak". Un responsable des FAD n'a toutefois pas hésité à qualifier de "miracle" l'absence de pertes.Sur le plan intérieur, cette opération pose des problèmes légaux. La Constitution interdisant de recourir à la force pour résoudre un conflit hors du territoire, la mission des FAD a nécessité l'adoption d'une loi spéciale, autorisant leur déploiement pour des opérations humanitaires dans des zones dites "de non-combat".Ce texte limitait strictement l'usage des armes. Pour sa sécurité, le contingent a dû se placer sous la protection de troupes d'autres pays (Pays-Bas, Australie et Grande-Bretagne). Le transfert récent des responsabilités de maintien de l'ordre dans la région de Mouthanna aux autorités irakiennes est une des raisons ayant conduit Tokyo à retirer les FAD.L'opération a soulevé la question du statut des forces. Le chef de l'Agence de défense, Fukushiro Nukaga, souhaite que l'intervention dans le cadre de missions de maintien de paix soit possible. Un projet de loi a été établi dans ce sens qui devrait être repris par le successeur de M. Koizumi, désigné début septembre. Un débat sur une modification de la Constitution devrait accompagner la discussion au Parlement.Au départ hostiles, les Japonais ont finalement une bonne appréciation de l'opération. Selon une enquête du quotidien Yomiuri, réalisée début juillet, 68 % des sondés considèrent que les FAD "ont contribué" à la reconstruction de l'Irak.
