Sortie THÉÂTRE Palmade joue «Si c'était à refaire» de Laurent Ruquier au théâtre des Variétés Pierre Palmade, docteur pince-sans-rire «J'ai grandi devant tout le monde. C'est très doux comme sentiment», confie Pierre Palmade. (Photo AFP) Il est doublement à l'affiche. Pierre Palmade est au générique du film de Diane Kurys L'Anniversaire, et pour la première fois, entouré d'une troupe, il joue une pièce, Si c'était à refaire, de Laurent Ruquier, aux Variétés, mis en scène par Jean-Luc Moreau. «Je suis ravi, avoue-t-il. Quand j'ai vu Dany Boon, la saison dernière, jouer sur scène, j'ai eu très envie d'être à sa place.» Des femmes fréquentent la clinique de chirurgie plasticienne du Docteur Jouvence, trop au goût de sa femme (Claire Nadeau). Jalouse, elle guette l'erreur de parcours de son mari, le papillonnant Docteur Jouvence qui tombe sous le charme d'une nouvelle secrétaire (Isabelle Mergault) qui se prend pour Madame Sans Gêne. Aux commandes, Laurent Ruquier, auteur. Passe-t-il à la moulinette la chirurgie esthétique ?«Non, explique Pierre Palmade. Ce n'est pas une pièce chansonnière. Je n'aurais pas aimé qu'on rie de la détresse de ces femmes, par exemple.» Il ne s'agit pas de pointer du doigt les travers d'une société qui sacrifie à l'apparence et glorifie la jeunesse, mais de rire d'un homme pris en sandwich entre une femme possessive, une secrétaire impétueuse et sexy et des clientes qui n'ont pas froid aux yeux. Un docteur pince-sans-rire au milieu de son harem. Les clientes sont au nombre de trois. Il y a celle qui refuse de vieillir (Laurence Badie) et se fait refaire toute l'anatomie, morceau par morceau ; celle qui s'abandonne au scalpel du Docteur Jouvence par amour (Alexia Namani), pour répondre au désir de son mari qui la souhaite pulpeuse ; et la starlette (Noémie de Lattre) qui veut améliorer son physique pour travailler davantage.«Ce n'est en aucun cas le procès de la chirurgie esthétique. Se sentir mieux dans sa peau n'a pas de prix.» On le sent prudent sur ce sujet. Certes, il admet l'extravagance de l'entreprise : «A vouloir tout changer en soi, on risque d'être méconnaissable aux yeux même de ses enfants.» Mais très peu pour lui, l'envie de jouer les censeurs. «La pièce est avant tout divertissante. Ce n'est pas un prétexte à blagues. Les personnages évoluent. Je suis le clown blanc qui réagit aux bourdes de l'Auguste, en l'occurrence ma secrétaire plutôt délurée. Leur rencontre est pleine d'humour.» Lui-même écrit des textes. A-t-il eu envie de modifier son texte ? «Pas du tout. Je ne sais pas, comme Ruquier, commenter l'actualité.» Dans le même temps, Pierre Palmade est à l'affiche du film de Diane Kurys, L'Anniversaire. «Je joue un rôle de méchant, je suis l'insensible de la bande. J'aime bien jouer les méchants. Quand on est grand et mince, on est vite catalogué arrogant ou prétentieux. J'ai juste forcé un peu le trait.» Voilà un peu plus de quinze ans que Pierre Palmade s'est fait un nom, passant de la minuscule salle du Point Virgule au Zénith, écrivant Pièce pour Jacqueline Maillan (Pièce montée), Mimie Mathy, Muriel Robin et Michèle Laroque, cosignant le scénario de Pédale douce...«J'ai encore envie de découvrir plein de domaines, je suis prêt à m'enthousiasmer, dit-il. J'aime aimer. Je n'ai jamais été complètement au top. C'est une chance. Rien de plus périlleux que d'être à la mode. Être le premier est une place risquée. Débutant, j'étais très gauche ; J'ai grandi devant tout le monde. C'est très doux comme sentiment.»Théâtre des Variétés, du mardi au samedi, 21 h. Matinées samedi, 17 h. Dimanche, 16 h. Tél. : 01.42.33.09.92. «Mon homme», spectacle musical de Philippe Candelon, à 19 heures.
