Annulation Thaïlande: les élections du 2 avril invalidées La Cour constitutionnelle a annulé lundi le scrutin général convoqué par le Premier ministre sortant Thaksin Shinawatra Elle a recommandé l'organisation d'un nouveau scrutin. La Thaïlande est confrontée à une crise politique sans précédent depuis trois mois. Les juges de l'instance ont estimé en majorité que les législatives anticipées du mois dernier étaient inconstitutionnelles et devaient donc être annulées, selon le porte-parole de la Cour, Paiboon Varahapaitoon. Thaksin Shinawatra, riche homme d'affaires de 56 ans, élu en 2001 et réélu triomphalement en 2005, avait provoqué les élections du 2 avril. Pour lui, il s'agissait alors de désamorcer la violente controverse qui avait éclaté après la vente, pour 1,9 milliard de dollars par sa famille, de toutes les parts qu'elle détenait dans un géant des télécoms qu'il avait fondé avant de se lancer dans la politique. C'est un groupe singapourien qui avait acheté ces parts. Le Premier ministre avait été la cible de manifestations quasi-quotidiennes en février et mars. Le scrutin du 2 avril, totalement boycotté par l'opposition, avait été remporté par le parti de Thaksin. Mais celui-ci avait été confronté à un déluge de bulletins blancs, surtout à Bangkok. Deux jours après le scrutin, le Premier ministre avait annoncé son retrait temporaire. La Cour constitutionnelle et la Cour suprême administrative avaient été saisies de plaintes affirmant que la date du 2 avril avait été choisie injustement, que les isoloirs ne garantissaient pas le secret du vote, que la Commission électorale avait certifié les résultats de manière impropre et qu'un grand parti avait financé les campagnes de petites formations totalement inconnues. Le 25 avril dernier, le roi en personne, Bhumibol Adulyadej, plus ancien monarque de la planète, avait renvoyé dos à dos les protagonistes de la crise en qualifiant de "non démocratiques" les élections convoquées à la hâte par le Premier ministre et en rejetant les appels de l'opposition qui réclamait la nomination d'un successeur.