Début TF1 fait de la télévision avec du WebLe 28 juin dernier, TF1 lançait sous la marque WAT, une plate-forme Web sur laquelle les internautes pouvaient déposer des vidéos, des compositions musicales, des photographies et des textes. L'ambition, à terme, était de créer une véritable chaîne, dont les programmes sont confectionnés par la communauté des internautes constituée autour de WAT, un acronyme qui signifie "We Are Talented" ("Nous avons du talent"). Quatre mois plus tard, Olivier Abecassis, chargé du projet pour TF1, revendique deux cent mille visiteurs uniques par mois et "trente mille contenus autoproduits par les internautes". Le marché de la publication de la vidéo en ligne se densifieLes promesses d'une hausse croissante des budgets publicitaires sur Internet, couplées au succès d'audience des sites spécialisés dans la publication et le partage de vidéos en ligne, suscitent de nombreux appétits. Sur le marché français, après Dailymotion, Wideo, Kewego et Wat.tv de TF1, voici Vpod.tv.Le service en ligne a ouvert dans sa version bêta le lundi 13 novembre. Vpod.tv, fondé par Rodrigo Sepulveda, ambitionne de séduire entreprises et particuliers. La start-up met à disposition son savoir-faire technique contre un partage des revenus publicitaires avec les ayants-droit des vidéos. Elle entend créer des chaînes thématiques à fortes valeurs ajoutées publicitaires et se démarquer ainsi des plates-formes généralistes.[-] fermerLa chaîne poursuit sa recherche de synergie entre ses deux médias et proposera à partir du samedi 18 novembre, vers 2 heures du matin, une émission hebdomadaire d'un quart d'heure constituée de vidéos envoyées par des internautes. "Ce n'est pas le vidéo-gag du Web, prévient-on chez WAT, nous proposerons une série de courts-métrages sous des angles les plus divers : voyage, musique, humour…", explique Olivier Abecassis, sans pourtant accepter de lever le voile sur le moindre des sujets qui sera diffusé. "Nous avons fait un choix parmi ce qui marchait bien sur le site... Notre intervention éditoriale se limite au choix", souligne-t-il.Les objectifs sont multiples pour wat.tv et TF1. D'abord, séduire une part importante de cinq cent mille téléspectateurs encore rivés à leur écran de télévision, et les attirer sur le Web. Ensuite, susciter davantage de publications de contenus sur le site en promettant une éventuelle diffusion à la télévision.CONSERVER LE CHALAND DANS UN UNIVERS MONÉTISABLEEnfin, côté chaîne, Olivier Abecassis rappelle que le réseau des réseaux est un "formidable laboratoire de contenus", susceptible de produire des éléments détonnants par rapport aux circuits plus traditionnels. Le Web deviendra alors une source de contenu original et économique pour la chaîne de télévision. "Chaque contenu diffusé sur WAT repris pour l'émission de télé fera l'objet d'une rémunération de 100 euros pour l'exclusivité durant six mois", explique-t-il. Un bon prix "pour un contenu qui n'a pas de valeur économique dans un circuit classique".TF1 cherche la combinaison gagnant/gagnant, pour sa chaîne et ses sites Web. Mais cette fois ce n'est pas le média traditionnel qui va nourrir de son contenu le site Web, mais l'inverse. "Ce sera la première émission télé avec des contenus faits par les internautes en France", se réjouit Olivier Abecassis. En cas de succès, l'émission pourra être programmée à un créneau horaire moins confidentiel.La télévision évolue. La vidéo à la demande, les sites de vidéos en ligne changent les règles du jeu. Petit à petit, les chaînes n'imposent plus leur programmation, c'est l'internaute/téléspectateur qui construit son programme en fonction de ses préférences. "Nous sommes passés à un marketing de la demande, résume Olivier Abecassis, nous devons proposer de plus en plus de contenus variés." L'objectif : conserver le chaland dans un univers monétisable en terme de publicité, sur Internet ou à la télévision.
