Publication Terrorisme : Londres publie une liste des comportements qui justifient une expulsion Londres a précisé, mercredi 24 août, les nouvelles "règles du jeu" contre le terrorisme promises par Tony Blair, dressant la liste des "comportements inacceptables" qui pourront conduire à l'expulsion des imams extrémistes et autres figures de proue du "Londonistan". Ce programme sera mis en œuvre "très rapidement, dans les prochains jours", a affirmé le ministre de l'intérieur, Charles Clarke. La liste de "comportements inacceptables au Royaume-Uni" comprend notamment le fait de "fomenter, justifier ou glorifier la violence terroriste", de "chercher à provoquer des actes terroristes" ou de "fomenter la haine pouvant mener à des violences entre les différentes communautés au Royaume-Uni".  Dix personnes paraissent déjà directement concernées : les dix étrangers arrêtés le 11 août pour "menace à la sécurité nationale". Parmi eux, Abou Qatada, considéré comme le chef spirituel d'Al-Qaida en Europe. Figure de proue du "Londonistan", la mouvance islamiste radicale installée dans la capitale britannique, ce Palestinien est à Londres depuis 1993, mais le ministère de l'intérieur n'a qu'un désir : le renvoyer vers son pays d'origine, la Jordanie. Restera à convaincre les juges que cette expulsion ne mettrait pas sa vie en danger. SCEPTICISME DE KEN LIVINGSTONE Si Charles Clarke a insisté sur le fait que l'intention du gouvernement n'était pas "d'étouffer la liberté d'expression ou le débat légitime sur les religions ou d'autres thèmes", tout le monde n'est pas convaincu. Le maire de Londres, Ken Livingstone, a ainsi affirmé qu'il soumettrait ces nouvelles dispositions au "test Nelson Mandela" : "Si ce texte avait été en place il y a vingt-cinq ans en Grande-Bretagne, les partisans de Nelson Mandela auraient-ils été expulsés de notre pays car ils soutenaient la campagne d'attentats à la bombe contre le régime raciste d'apartheid en place en Afrique du Sud ?", s'est-il demandé. "Si oui, alors le Parlement devrait s'insurger contre cette mesure", a-t-il insisté. Pour M. Livingstone, les nouvelles dispositions entre les mains du ministre de l'intérieur ne devraient pas permettre d'interdire du territoire quelqu'un comme Youssef Al-Qardaoui, un influent religieux qatari d'origine égyptienne. Interdit de séjour aux Etats-Unis, Youssef Al-Qardaoui, 79 ans, a déjà effectué de nombreuses visites en Grande-Bretagne, mais il a suscité la polémique par ses propos justifiant les attentats-suicides en Israël. Si les nouvelles dispositions devaient viser des gens comme Al-Qardaoui, "il y aurait très peu d'imams ou de militants musulmans acceptés sur le territoire britannique, car la vaste majorité d'entre eux s'identifient avec le combat du peuple palestinien", a ironisé Ken Livingstone.