Attaque Tension au Baloutchistan après la mort de huit soldats Un cessez-le-feu fragile a été instauré vendredi au Baloutchistan (sud-ouest du Pakistan) au lendemain de combats entre forces para-militaires et militants tribaux qui ont fait huit morts parmi les soldats et plusieurs dizaines parmi les militants, a-t-on appris de source officielle.Un parlementaire de l'opposition a affirmé que cinquante militants avaient été tués lors de ces combats qui ont éclaté dans la région des champs gaziers de Sui, à 300 km au sud-est de la capitale de la province du Baloutchistan, Quetta.Les autorités pakistanaises ont reconnu qu'il y avait eu des "victimes civiles", mais ont contesté ce chiffre, impossible à confirmer de source indépendante. Un cessez-le-feu a été convenu par les deux parties pour permettre d'évacuer les morts et les blessés du lieu des combats, entre Sui et Dera Bugti, le fief de la tribu baloutche des Bugtis, une des plus importantes et des plus farouchement indépendantes du Baloutchistan."Le cessez-le-feu tient toujours", a affirmé à l'AFP le général Javed Cheema, chef de la Cellule de crise du ministère de l'Intérieur pakistanais.Les combats ont éclaté jeudi à la suite de l'attaque par les militants Bugtis d'un convoi de six véhicules de gardes-frontières qui se rendaient vers les champs gaziers de Sui, théâtre de violents affrontements armés début janvier.L'attaque par les Bugtis était "totalement non provoquée" et constitue "une agression manifeste", a affirmé le général Cheema. Selon le ministre de l'Intérieur Aftab Sherpao, les militants tribaux ont utilisé des armes légères et lourdes et tiré sur une base de gardes-frontières environ 150 roquettes et obus de mortier, de douze directions différentes.Le général Cheema et le ministre ont tous deux minimisé les pertes d'une cinquantaine de militants annoncées par les membres de l'opposition et par le chef de la tribu des Bugti, Akbar Bugti. Des troupes de l'armée, soutenues par des hélicoptères, ont été dépêchées sur les lieux en renfort. Depuis plusieurs mois, plusieurs tribus baloutches - Bugti, Marri, Mengal notamment - mènent une rébellion armée pour exiger des autorités pakistanaises une meilleure répartition des richesses de leur province et le départ de leur territoire des forces armées pakistanaises.L'armée pakistanaise a récemment décidé d'implanter au Baloutchistan plusieurs cantonnements militaires et plusieurs milliers de militaires y ont été déployés depuis une attaque des champs gaziers de Sui qui avait fait au moins huit morts en janvier.Représentant 45% de la superficie du Pakistan, mais ne rassemblant que 5% de sa population de 150 millions d'habitants, le Baloutchistan est la plus déshéritée des quatre provinces pakistanaises.
