Fait divers Sur les indications de Michel Fourniret, les enquêteurs retrouvent des ossements dans un puits Les ossements et des vêtements ont été retrouvés dans un puits sur la commune de Bussy-en-Othe (Yonne)", a déclaré, mardi 11 juillet, Francis Nachbar, le procureur de Charleville-Mézières (Ardennes). "On attend des expertises ADN pour confirmer qu'il s'agit bien du corps d'Isabelle Laville et on aura les résultats dans quelques semaines", a ajouté le magistrat, lors d'un point-presse improvisé à quelques dizaines de mètres du puits. Isabelle Laville, une lycéenne qui avait alors 17 ans, avait disparu le 11 décembre 1987 alors qu'elle rentrait chez elle à pied, à Saint-Georges-sur-Baulche (Yonne). Elle serait l'une des victimes présumées du tueur en série français Michel Fourniret. Le père d'Isabelle, très ému, a déclaré à la presse qu'il y avait de "très grandes chances" que les ossements soient ceux de sa fille. Il a ajouté se sentir "soulagé et triste à la fois". Le médecin légiste sur place a assuré qu'il s'agissait bien "d'ossements humains". Des "bottines de femme" ont également été remontées à la surface et le père de la victime les a "quasiment" reconnues, a encore indiqué le procureur. Ce crime pourrait avoir été le premier commis par Michel Fourniret, qui s'était installé fin 1987 à Saint-Cyr-les-Colons, près d'Auxerre, après avoir purgé une première peine de prison pour des abus sexuels sur mineures. Le corps d'Isabelle Laville était le seul que la police n'avait pas encore retrouvé. Cette découverte pourrait faire de Michel Fourniret, actuellement détenu à Châlons-en-Champagne, le tueur en série le plus meurtrier des annales criminelles françaises s'il est condamné. Extradé par la Belgique vers la France le 9 janvier 2006, Michel Fourniret pourrait être jugé avec son épouse en 2007 à Charleville-Mézières pour, au total, sept assassinats de jeunes filles, six en France et un en Belgique, commis de 1987 à 2001. DANS L'ATTENTE DES EXPERTISES ADN C'est sur les indications de Michel Fourniret que des fouilles ont été menées dans ce secteur. Le 30 juin, un puisatier privé, aidé de quatre spéléologues de la gendarmerie nationale, avait commencé à creuser le puits, d'une profondeur de plus de 20 mètres qui avait été comblé avec les restes d'un transformateur entre 2000 et 2001. Au total, les recherches auront duré douze jours. En 2004, la campagne de Michel Fourniret, Monique Olivier, avait indiqué avoir attiré la jeune fille dans la voiture du couple, à la sortie du collège, avant de prendre son époux qui faisait semblant de faire du stop un peu plus loin. Fourniret avait reconnu avoir jeté le corps de la jeune fille dans un puits "près d'un transformateur EDF", tout en refusant de donner les moyens de le localiser, jusqu'à une confrontation avec le père de la victime en avril 2006. "C'est la fin d'un jeu de l'oie macabre et une victoire de la justice sur Fourniret", a dit mardi Me Alain Behr, avocat de la famille Laville. Le procureur de Charleville-Mézières a déclaré de son côté que le procès de Michel Fourniret et de son épouse, retardé en raison de ces fouilles, se tiendrait à la fin de l'année ou au début de l'an prochain.