Annulation Sur l'Aurora, la croisière ne s'amuse pas Après 10 jours à quai en raison de problèmes techniques, le paquebot de luxe Aurora a enfin quitté l'Angleterre mercredi soir. Mais jeudi matin, il a de nouveau fait demi-tour. Au lieu d'un tour du monde, les passagers ont eu droit à un rond dans l'eau. On leur avait promis un tour du monde "inoubliable", la "croisière de leur vie". Ciel bleu, mer turquoise, escales paradisiaques…. Pourtant, en deux semaines, les passagers du paquebot l'Aurora n'auront eu que la grisaille, le crachin et la mer brunâtre, si caractéristiques des îles britanniques. Seule escapade de luxe, le tour de l'île de Wight (sud de l'Angleterre). Par deux fois. Avec visite commentée s'il vous plaît ! Une manière de passer le temps et de calmer un peu les 1 752 passagers pendant que les ingénieurs s'acharnent à essayer de réparer les pannes techniques du navire. Car la croisière aurait normalement dû débuter le 9 janvier dernier. Mais des problèmes de surchauffe sur l'un de ses deux moteurs ont contraint le bâtiment à rester à quai au port de Southampton. Mercredi soir, la bonne nouvelle tombe enfin : les problèmes de propulsion sont résolus ! L'ancre est aussitôt levée. Le navire de luxe prend alors la direction de Madère. Soulagement parmi les passagers, même si en raison de ces retards leur voyage idyllique ne durera que 93 jours au lieu des 103 prévus. Mais nouveau coup de théâtre jeudi matin. L'armateur, la compagnie britannique P/O, annonce que "les réparations effectuées sur le système de propulsion ne sont pas satisfaisantes" ! Le bateau doit refaire demi-tour. Cette fois-ci, la croisière est bel et bien annulée. Maudit paquebot Les prix, pour cette croisière, allaient de 9.800 à 41.985 livres (de 14.000 à 60.000 euros), selon le type de cabine choisi. La compagnie a indiqué que tout le monde serait dédommagé d'une façon ou d'une autre. Construit en Allemagne par les chantiers Meyer Werft, le paquebot blanc est long d'environ 290 mètres et déplace 76.000 tonneaux. Mauvais présage sans doute, la bouteille de champagne lancée sur sa coque, en 2000, par la princesse Anne, pour son inauguration, ne s'était pas brisée. Et les malheurs avaient aussitôt commencé. Lors de sa croisière inaugurale, le navire était tombé en panne dans le Golfe de Gascogne et avait dû revenir vers Southampton, son port d'attache. Puis, en octobre 2003, environ 500 de ses passagers étaient tombés malades, victimes, apparemment, d'une gastro-entérite foudroyante. Contraint à une escale impromptue à Gibraltar, l'Aurora avait déclenché un mini-incident diplomatique entre Londres et Madrid, les autorités espagnoles fermant précipitamment la frontière avec la petite colonie britannique, officiellement pour éviter toute contamination.
