Annonce Sur fond de heurts interpalestiniens, l'Assemblée palestinienne exige un nouveau gouvernementLe gouvernement palestinien doit être remanié dans un délai de deux semaines. C'est le résultat du vote au Parlement palestinien, lundi 3 octobre, d'une motion appelant le président Abbas à mettre en place un nouveau gouvernement, l'actuel étant jugé incapable de venir à bout des violences qui règnent dans les territoires. Ce nouveau gouvernement sera installé pour une période "transitoire, jusqu'aux élections législatives" prévues le 25 janvier, a précisé le président du Parlement, Rawhi Fattouh. C'est une commission parlementaire qui a recommandé, lundi matin, l'adoption d'une motion de censure contre le gouvernement du premier ministre, Ahmed Qorei, ainsi que le limogeage des chefs des services de sécurité. Hassan Khreisheh, le chef de cette commission formée pour enquêter sur l'anarchie sécuritaire, a affirmé que le ministre de l'intérieur et de la sécurité nationale avait "échoué dans sa mission". Les députés ne l'ont cependant pas totalement suivi, puisqu'ils n'ont voté que pour une motion appelant à la mise en place d'un nouveau cabinet, et non pour une motion de censure. Mahmoud Abbas pourra donc, s'il le souhaite, garder Ahmed Qorei comme premier ministre. Le gouvernement actuel est en place depuis février 2005.INCIDENTS INTERPALESTINIENSCe vote intervient dans un contexte particulièrement tendu. Depuis le début de la seconde Intifada, des groupes armés sévissent en toute impunité dans les territoires palestiniens, au nom de la "résistance", mais ce week-end, l'insécurité a encore monté d'un cran. Dimanche, un officier de police et deux civils palestiniens ont été tués à Gaza lors d'affrontements entre la police palestinienne et des activistes armés du mouvement radical Hamas. De source policière, on précise que le policier a été tué par un tir de roquette du Hamas, lorsque les activistes ont tenté de prendre le contrôle d'un poste de police dans le camp de réfugiés de Chati, près de la ville de Gaza. Les affrontement ont aussi fait une cinquantaine de blessés. Il s'agit des incidents interpalestiniens les plus graves depuis une décennie. La police palestinienne avait récemment entrepris de dissuader les activistes de parader en armes dans les rues et les affrontements d'hier sont intervenus alors qu'ils tentaient justement de faire respecter cette nouvelle règle du jeu."Nous voulons que l'Autorité palestinienne prenne une position ferme sur le Hamas. Notre sang coule pour l'Autorité et elle ne fait rien", a expliqué un officier de police. Avec une cinquantaine de collègues, il a profité du vote au Parlement pour intervenir, en pleine session. Les policiers ont tous pénétré dans l'enceinte du Conseil législatif palestinien, à Gaza, mais un seul d'entre eux a pu entrer dans la salle où étaient réunis les parlementaires. Restés dans la cour, les autres policiers ont scandé à plusieurs reprises "Soit l'Autorité, soit le Hamas !" Quelques coups de feu ont été tirés en l'air. L'incident a duré moins d'une demi-heure.LES ACTIVISTES REFUSENT DE DÉPOSER LES ARMES Les incidents de dimanche illustrent les difficultés de Mahmoud Abbas à contrôler la situation chaotique qui règne à Gaza. Les principaux mouvements, notamment le Hamas et le Djihad islamique, refusent de déposer les armes, malgré le retrait total de l'armée israélienne de Gaza, en septembre. Ils ont cependant accepté de ne plus porter d'armes en public, mais les événements de dimanche démontrent que les activistes ne sont pas encore déterminés à renoncer à déposer les armes.Qualifiant les heurts de dimanche de "catastrophe", le chef de l'Autorité palestinienne a répété lundi que "le port d'armes n'est plus nécessaire". "Ceux qui descendent masqués dans la rue ne doivent plus le faire sauf s'il s'agit d'individus suspects qui cachent leur visage pour se livrer à des actes illégaux", a précisé M. Abbas.
