Annonce Superstition. Avec brio, «Science & Vie» tord le cou au miracle du saint suaire.Suaire de Turin : un faux pour prêcher le vraiDepuis 1988, on sait que le saint suaire, fameux linceul de Turin censé avoir enveloppé le corps du Christ, n'a pas plus de 800 ans trois laboratoires l'ont daté au carbone 14. Mais de nombreux scientifiques (on les nomme sindonologues) demeurent convaincus de son authenticité. Il existe même en France un Centre international d'études sur le linceul de Turin, qui organise des colloques où ces sindonologues présentent de nouvelles théories ou nouvelles datations pour accréditer leurs croyances. Dans son numéro de juin, le magazine Sciences & Vie consacre seize pages à ce phénomène et règle son compte au miracle.Le suaire est une pièce de lin de 4,36 m sur 1,10 m sur laquelle s'affiche grandeur nature la silhouette d'un homme. La technique de tissage du linceul de Turin était inexistante il y a 2 000 ans, mais au Moyen Age, période où le culte des reliques se développait, on était parfaitement capable de fabriquer un suaire. Science & Vie a demandé au Dr Jacques Di Costanzo, du CHU de Marseille, de fabriquer un suaire appliqué sur un bas-relief en recourant aux techniques d'un faussaire médiéval : il a utilisé de l'oxyde ferrique mélangé à de la gélatine, procédé utilisé à l'époque pour fixer les couleurs. Expérience concluante... qui ne convaincra sans doute que les convaincus. Car comme le dit l'historien Paul-Eric Blanrue au magazine : «Il n'est visiblement pas facile de placer sa spécialité scientifique au-dessus de ses croyances.»
