Condamnation Suisse : huit ans de prison pour une vengeance Un ingénieur ossète avait tué un contrôleur aérien pour venger la mort de sa femme, tuée dans un crash. Huit ans de réclusion pour avoir vengé sa femme et ses deux enfants. Après une journée et demie de débats, le tribunal cantonal de Zurich n'a pas accepté les arguments de l'avocat de l'ingénieur ossète Vitali Kaloev, 49 ans, qui avait, l'an dernier, tué un contrôleur aérien danois présumé responsable de la catastrophe aérienne dans laquelle ses proches avaient trouvé la mort. Le 24 février 2004, l'assassin soigné après le drame en hôpital psychiatrique, il a affirmé au procès avoir tout oublié s'était rendu chez sa victime, en service le soir du crash aérien d'Ueberlingen, le 1er juillet 2002. Selon le procureur, l'accusé a agi de façon contrôlée en éliminant les indices compromettants. Il a ainsi pensé à jeter l'arme et à faire disparaître les vêtements et éléments couverts de sang. Soixante et onze personnes, dont 54 enfants, avaient été tuées dans la collision d'un Tupolev de la compagnie Bashkirian Airlines et d'un avion de fret au-dessus du lac de Constance. La responsabilité de la société de contrôle aérien suisse Skyguide avait été mise en évidence par l'enquête. Les juges de Zurich, qui ont prononcé leur verdict rapidement, n'ont pas retenu la version du crime passionnel. Ce qui promet de provoquer de nouveaux remous en Ossétie du Nord, une république de Russie, où plusieurs centaines de parents et d'enfants avaient adressé l'an dernier une lettre de protestation aux autorités helvétiques. Tous demandaient un pardon officiel que les autorités fédérales de Berne et celles cantonales de Zurich ont jusque-là refusé. Le dédommagement financier de Skyguide, qui aurait payé 150 000 dollars par victime, a été accepté par une moitié seulement des familles. Le président ossète, Taimouraz Mamsourov, avait fait le déplacement à Zurich. Les tensions entre la Russie et la Suisse risquent maintenant de porter sur le sort réservé au meurtrier, dont Moscou demande l'extradition pour qu'il purge sa peine près des siens. Face aux menaces, l'ambassade helvétique en Russie a reçu des consignes très strictes de sécurité.