Mort de Suicide
Mort Suicide de l'ex-chef des renseignements syriens au Liban Ghazi Kanaan, ministre syrien de l'Intérieur et ancien chef des services secrets syriens au Liban, est mort mercredi. Selon l'agence officielle Sana, il s'est suicidé dans son bureau. Il faisait partie des personnalités syriennes interrogées par la commission d'enquête de l'Onu sur l'assassinat de Rafic Hariri. C'est par un communiqué laconique que l'agence officielle syrienne Sana a annoncé mercredi la mort de l'ancien homme fort de la Syrie au Liban. "Le général Ghazi Kanaan, ministre de l'Intérieur, s'est suicidé ce matin dans son bureau à Damas", indiquait simplement le texte, ajoutant qu'une enquête avait été ouverte. Le Conseil des ministres syriens a annoncé officiellement son "suicide". Mais ni l'agence ni le Conseil des ministres n'ont précisé les circonstances précises de ce "suicide", qui a eu lieu dans l'imposant bâtiment du ministère de l'Intérieur, au centre de Damas. Selon des informations circulant à Damas et non confirmées officiellement, le général Kanaan se serait donné la mort en se tirant une balle dans la tête. Le 21 mai 2000, le Premier ministre syrien en exercice Mahmoud Zohbi s'était suicidé dans des circonstance qui n'ont pas été élucidées. Ghazi Kanaan, 63 ans, avait dirigé les renseignements syriens au Liban pendant 20 ans, jusqu'en 2002. A son retour à Damas, il avait été d'abord nommé directeur du département de la sécurité publique, puis ministre de l'Intérieur en octobre 2004. Il avait fait partie des personnalités syriennes interrogées fin septembre par la commission de l'Onu dirigée par le magistrat allemand, Detlev Mehlis, enquêtant sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en février dernier à Beyrouth, dans lequel plusieurs parties libanaises ont mis en cause la Syrie. L'assassinat de Hariri avait provoqué des manifestations populaires anti-syriennes au Liban. Elles se sont ajoutées à la pression internationale, notamment américaine et française, pour accélérer le départ des troupes syriennes qui se sont retirées fin avril après 29 ans de présence au Liban. Le décès de Kanaan est intervenu quelques jours avant la publication du rapport Mehlis fin octobre."Nous n'avons aucune information"Quelques heures avant l'annonce de sa mort, le général Kanaan avait affirmé dans un entretien à une radio privée libanaise qu'il était "possible que (sa) déclaration soit la dernière déclaration qu'(il) donne", en recommandant à la journaliste de la diffuser auprès d'autres médias libanais. Il démentait les informations contenues dans un reportage d'une télévision libanaise privée sur son témoignage devant la commission de l'Onu. Selon cette télévision, la NTV, Ghazi Kanaan aurait touché dix millions de dollars pour faire adopter une loi électorale qui avait donné la victoire à Rafic Hariri aux législatives de 2000 alors que ce dernier était dans l'opposition. Les avoirs de Kanaan à l'étranger avaient été gelés à la demande des Etats-Unis en même temps que ceux d'autres personnalités syriennes, notamment son successeur au Liban Rustom Ghazali.Le 20 juillet dernier, Ghazi Kanaan avait affirmé avant qu'il soit interrogé par Detlev Mehlis qu'il ne détenait "aucune information" sur l'assassinat de Rafic Hariri. "Nous n'avons aucune information, car nos services et nos troupes sont sortis du Liban. Les services de renseignements syriens au Liban étaient concernés uniquement par la sécurité de nos troupes et la coordination avec les autorités légales", avait-il dit au journal libanais As-Safir. Mais en septembre, à la demande de la commission Mehlis, la justice libanaise a mis en examen et en détention quatre officiers supérieurs de la sécurité libanaise, dont le général Moustapha Hamdane, qui formaient le pivot du système sécuritaire mis en place par la Syrie pour assurer sa tutelle sur le Liban.