Annonce Stupeur et indignation en Italie après l'exécution d'Enzo Baldoni (Journaliste italien éxécuté en Irak)[ ROME (AFP) - Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a qualifié d'"acte de barbarie" l'éxécution en Irak du journaliste Enzo Baldoni, accueillie avec stupeur et indignation dans son pays."Il n'y a pas de mots face à un acte inhumain qui efface d'un seul coup des siècles de civilisation et nous renvoie aux temps obscurs de la barbarie", a déclaré M. Berlusconi peu après l'annonce par la qatariote Al-Jazira de l'exécution du journaliste qui avait été pris en otage.M. Berlusconi a aussi souligné que "l'Italie maintiendra sa fidélité aux engagements qu'elle a pris avec le gouvernement provisoire irakien", c'est-à-dire que ses quelque 3.000 militaires resteront en Irak. Le groupe, se faisant appeler "Armée Islamique en Irak" ayant revendiqué l'enlèvement puis l'exécution du reporter, avait envoyé un ultimatum au gouvernement italien lui donnant 48 heures pour rapatrier ses troupes. Cet ultimatum expirait jeudi et le groupe a indiqué dans un communiqué avoir exécuté Enzo Baldoni en raison du refus de Rome de retirer ses soldats d'Irak.Les chaînes de télévisions italiennes ont fait des flashes spéciaux immédiatement après l'annonce de la mort d'Enzo Baldoni, qui était en Irak pour le compte de l'hebodmadaire indépendant Diario. La Rai UNO a repassé l'appel émouvant que les deux enfants du journaliste, Gabriella, 24 ans, et Guido, 21 ans, avaient lancé pour la libération de leur père, en soulignant que c'était "un homme de paix" et qu'il avait tenté de sauver des vies à Najaf en offrant son aide à un convoi de la Croix Rouge italienne. La nouvelle a été accueillie avec stupeur à la rédaction de Diario, où des journalistes ont fondu en larmes en apprenant la mort de leur confrère. "Nous avons fait preuve d'un optimisme fou, cela nous semblait impossible qu'il ne s'en sorte pas", a déclaré l'un d'entre eux Gianni Barbacetto, sous le choc. La stupeur a été d'autant plus grande en Italie que Baldoni avait une réputation de baroudeur habile à se sortir des situations difficiles. Agé de 56 ans et journaliste indépendant, Enzo Baldoni avait l'habitude des reportages en zones dangereuses.Marié et père de deux enfants, il préparait un livre de portraits sur la guérilla irakienne. Il avait à son actif de nombreux reportages dans des régions périlleuses comme la Colombie, le Chiapas, la Birmanie ou le Timor oriental, enquêtes qu'il réalisait le plus souvent durant ses vacances, en indépendant. Le reste de l'année, il travaillait à Milan comme publicitaire. Il avait disparu, il y une semaine, après avoir accompagné un convoi de vivres et de médicaments jeudi jusque dans la ville assiégée de Najaf.Al-Jazira a affirmé avoir reçu une vidéo montrant Enzo Baldoni après son exécution et a déclaré avoir décidé de ne pas la diffuser "pour ne pas choquer la sensibilité des téléspectateurs". "Ce sont des images effrayantes", a déclaré à l'agence Ansa une source italienne qui a pu visionner des images parvenues à Al-Jazira. La mort du journaliste a aussitôt provoqué des réactions indignées et peinées de l'ensemble de la classe politique italienne.Après M. Berlusconi, qui a exprimé sa "compassion et sa solidarité" à la famille et sa "ferme détermination à combattre le terrorisme", le président de la République Carlo Azeglio Ciampi a fait état de son "émotion et de son mépris pour l'exécution barbare". "Votre deuil est le deuil de tous les Italiens", a ajouté le président dans un message de condoléances à la famille. "L'annonce de l'assassinat barbare d'Enzo Baldoni nous remplit le coeur de tristesse et d'angoisse car il montre une fois de plus la bestialité terroriste", a déclaré le président de la chambre des députés Pierferdinando Casini.Un autre otage italie Fabrizio Quattrocchi, avait été tué en avril en Irak par ses ravisseurs. Ses trois compagnons, enlevés en même temps que lui, avaient cependant été libérés en juin.
