Mort de Steven Parrino

Mort Steven Parrino, un artiste américain reconnu en Europe L'artiste américain Steven Parrino est mort samedi 1er janvier à Brooklyn (New York), à l'âge de 46 ans, des suites d'un accident de moto survenu alors qu'il rentrait d'une soirée de Nouvel An. Né à New York en 1958, diplômé de la célèbre Parson's School of Design en 1982, Steven Parrino avait très tôt travaillé la peinture sur la base du monochrome, une pratique plutôt reliée au minimalisme, mais où il avait introduit un élément de violence baroque en lacérant ou en chiffonnant ses toiles, voire en les arrachant complètement de leur châssis, des travaux qu'il avait baptisés "misshaped paintings" (peintures malformées), un clin d'œil aux "Shaped Canvas" (toiles déformées) de la génération précédente des minimalistes et de certains abstraits américains. Souvent proche de la performance, il était par ailleurs musicien - il formait récemment encore un duo avec Jutta Koether, nommé Electrophilia -, et certaines de ses expositions tournaient parfois au concert, tendance punk, selon les spécialistes du genre. Une des premières expositions de Steven Parrino, dans une galerie d'East Village en 1984, l'avait fait un peu rapidement classer parmi les néogéos. Mais ses pratiques protéiformes, de la peinture à l'installation, en passant par la sculpture ou la photographie, le rendaient difficile à saisir. Sans oublier sa guitare électrique que le public français avait pu apprécier à diverses occasions, comme en mars 1999 au Consortium de Dijon, un lieu qui le suivait depuis bien longtemps. C'est une des particularités de cet artiste américain, soulignée par la presse d'outre-Atlantique, que d'avoir été reconnu très tôt par les institutions européennes. RÉTROSPECTIVE EN 2006 Outre le Consortium, il avait ainsi exposé à la Biennale de Lyon en 2003, le FRAC Rhône-Alpes avait acquis une de ses œuvres, et le Mamco de Genève, dont il était un habitué, avait programmé une rétrospective de son travail pour 2006. Les galeries n'étaient pas en reste, comme Evelyne Canus, Les Filles du calvaire ou Jean Brolly en France, Massimo De Carlo en Italie, Pierre Huber à Genève. Steven Parrino était néanmoins régulièrement montré dans son propre pays, notamment par la Team Gallery de Chelsea : sa dernière exposition s'y était achevée en novembre 2004. Harry Bellet