Départ de Steve Fosset pour un tour du monde en solo, sans escale ni ravitaillement

Départ Steve Fosset s'envole pour un tour du monde en moins de 80 heures Mardi 1 mars 2005, 06h26. Le pilote Steve Fossett dans le cockpit de son avion ultra-léger, le GlobalFlyer Virgin Atlantic, le 26 octobre 2004 (Photo AFP/Archives) Aboutissement d'un nouveau rêve fou de l'américain Steve Fosset, l'avion ultra-léger révolutionnaire GlobalFlyer Virgin Atlantic a pris son envol lundi à 18H47 locales (00H47 GMT) de la base de Salina (Kansas, centre) pour tenter un tour du monde en moins de 80 heures, a constaté une journaliste de l'AFP sur place. "Je me sens bien, je me sens en forme. Ca va être une longue nuit cette nuit et autre longue nuit demain", a dit Fosset à des journalistes avant de prendre place dans le cockpit de son appareil. Des centaines de spectateurs s'étaient rassemblés sur le tarmac de l'aérodrome de Salina pour saluer l'envol du GlobalFlyer et de son pilote. Steve Fossett, a déjà établi une centaine de records mondiaux. S'il réussit son nouveau pari, il deviendra, à 60 ans, le premier homme à voler autour du monde en solo, sans escale ni ravitaillement. Pour que le record soit homologué par la Fédération Aéronautique Internationale, Steve Fossett doit décoller et atterrir du même aérodrome, traverser tous les méridiens de la planète et parcourir au moins 36.787,559 kilomètres, la longueur du Tropique du Cancer. Il survolera à une altitude de 13.000 m et à une vitesse maximale de 250 noeuds (environ 460 km/h), Chicago, Toronto, Londres, Paris, Le Caire, Bahreïn, Calcutta, Shanghai, Tokyo, Honolulu et Los Angeles. Sorte de trimaran ailé, GlobalFlyer est particulièrement dépendant des vents et notamment du jet stream, ce flux d'air puissant de haute altitude. De ce fait, les premières heures seront les plus critiques. Durant le vol, Fossett sera en contact quasi-permanent avec son équipe, à Salina, grâce à un système mis au point par la Nasa. Un avion le suivra pour immortaliser l'exploit et apporter un éventuel soutien. Fossett a suivi une intense mise en condition physique et mentale pour se préparer à demeurer plus de trois jours dans un minuscule cockpit pressurisé. Le plus dur sera de combattre le sommeil, "contre lequel je pense qu'il est impossible de se préparer", affirme-t-il. Mais "il est moins difficile de rester éveillé quand il y a beaucoup de travail". L'absence d'équipements de dégivrage obligera le pilote à tenir compte des conditions météo pour la montée comme pour la descente, cette dernière étant facilitée par deux petits parachutes. "Ce vol va être l'un des plus difficiles que j'aie jamais tentés en raison de la charge de travail et de l'endurance que réclame un vol en solo durant trois jours", avait expliqué Steve Fossett à l'AFP avant son départ. Vue de l'avion de Steve Fosset, GlobalFlyer, le 28 février 2005 à Salina (Photo Carl De Souza/AFP) Agrandir la photo L'envol de son appareil avait été différé à plusieurs reprises depuis le début de l'année, à cause des caprices du vent. L'appareil a été conçu par le célèbre ingénieur Burt Rutan, créateur de plusieurs appareils novateurs. Il a notamment mis au point SpaceShipOne, le premier engin privé spatial avec pilote qui est parvenu l'an dernier à atteindre une altitude de 114 km dans l'espace, ouvrant la voie à l'ère du spatial commercial. Burt Rutan est également le concepteur du Voyager, un engin utilisé en 1986 pour établir le record d'un vol de neuf jours autour du monde sans escale et sans ravitaillement en vol. Steve Fossett a qualifié d'"extraordinaire" sa dernière invention, qui est "encore plus aboutie que lui et moi ne l'attendions". Le troisième homme clé du projet est l'homme d'affaires Richard Branson, complice de Fossett dans plusieurs tentatives de record, dont celui en ballon. Il est le pilote de réserve de GlobalFlyer et sa compagnie aérienne, Virgin Atlantic Airways, finance la tentative de record.