Premier/e St-Rémy de Provence a été dimanche la première ville française à organiser un référendum à l'initiative de sa population. A 75% des suffrages, les votants ont rejeté le projet municipal de transfert d'une école primaire. Un projet municipal concernant le transfert d'une école primaire a été rejeté dimanche à Saint-Rémy-de-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, lors du "premier référendum d'initiative populaire souhaité par la population" selon l'opposition municipale qui l'a suscité en appliquant une loi de 1995. Sur les 7.549 inscrits, 2.824 (soit 75,79% des suffrages exprimés) ont voté "non" à ce projet, a indiqué le maire Lucien Palix (UMP), qui a jugé ce résultat "sans équivoque", affirmant qu'un conseil municipal mardi "allait entériner ces résultats" et que "le projet sera retiré". La cité provençale a vécu à cette occasion une "consultation inédite en France", de l'avis d'un de ses conseillers municipaux d'opposition, le PS Hervé Chérubini. Jusqu'à ce dimanche, aucune tentative de référendum d'initiative populaire n'avait abouti. "Il y avait déjà eu des référendums locaux, mais ils étaient à l'initiative des municipalités", a expliqué le vice-président du conseil général des Bouches-du-Rhône. "Cette fois, ce sont plus de 20% des électeurs inscrits qui ont suscité la consultation en signant une pétition", a ajouté Hervé Chérubini, qui fut le maire de la commune jusqu'à ce que Lucien Palix le batte en 2001. L'opposition dégaine l'article 2142-3 Les Saint-Rémois étaient invités à dire "oui" ou "non" au projet de la majorité municipale de fermer une école primaire bâtie au XIXe siècle au cœur de la ville, et d'en construire une neuve en périphérie. L'opposition de gauche militait pour la réhabilitation de l'école ancienne, mais elle était très minoritaire au conseil, avec 6 voix sur 29. Alors, au printemps 2003, elle a dégainé l'article 2142-3 du code général des collectivités territoriales, qui précise qu'"un cinquième des électeurs inscrits peuvent saisir le conseil en vue de l'organisation d'une consultation sur une opération d'aménagement relevant de la décision des autorités municipales". Aux conseillers, ensuite, d'accepter ou de refuser le scrutin, qui ne constitue, de toute façon, qu'une demande d'avis. A Saint-Rémy, si la démarche a abouti, c'est parce que "le conseil municipal a voté à l'unanimité pour le référendum", a fait remarquer Lucien Palix, qui aurait très bien pu demander à sa majorité (23 voix sur 29) de le rejeter. Avant même de connaître les résultats proclamés vers 19H30, le maire regrettait que ses "collègues d'opposition" soient tombés dans "la politique politicienne". "Plus aucune municipalité ne pourra mettre en place de projet important", jugeait-il, en assurant que son projet d'école neuve prenait en compte, avant tout, "l'intérêt des enfants et des enseignants".