Lancement Sony lance ce lundi Connect, un service légal de musique en ligne, avec l'objectif clairement affiché de battre la solution d'Apple. Son catalogue est plus varié, mais son format proriétaire est un handicap. Pendant plus de quinze ans, Sony a régné sans partage sur le royaume de la musique baladeuse. Inventeur du walkman, il a su négocier avec brio le virage du CD en s'imposant également sur le marché des 'discman'. Mais attaché à ses formats propriétaires, Sony a raté la dernière révolution, celle de la musique numérique et du mp3.Le géant japonais s'est ainsi non seulement fait distancer sur les ventes, permettant à une myriade de nouveaux acteurs de se faire une place sur ce nouveau tremplin, mais aussi sur le plan symbolique : Apple, avec l'iPod, s'est imposé comme pionnier du nouvel âge de la musique.Vendre des baladeursC'est donc en affrontant directement Apple que Sony compte retrouver sa place sur le trône : ce lundi marque le lancement en Europe de Sony Connect, son offre de téléchargement légal qui ressemble sur de nombreux aspects à l'iTunes Music Store de son rival.Comme l'iTMS, Connect sera d'abord lancé en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. Comme la solution d'Apple, il repose sur un logiciel à part entière, Sonic Stage, qui gère aussi bien l'écoute de la musique que l'achat des morceaux. Les morceaux seront vendus au téléchargement. Surtout, Connect sert le même objectif que l'iTMS : vendre des baladeurs. Sony sort ainsi conjointement un nouveau baladeur numérique, le NW-HD1, qui offrira 30 heures d'autonomie, 20 Go de disque dur, et sera optimisé pour l'utilisation avec Connect.Sony pousse le vice encore plus loin : les morceaux vendus sur Connect seront en format Atrac3+. Or, le NW-HD1 ne pourra lire que ce format : c'est un grand risque que prend Sony, en vendant un baladeur numérique qui ne lira pas le mp3, format le plus populaire. Chaque service légal aura donc son baladeur attitré, et ce service fermé n'est pas sans gêner utilisateurs et autres acteurs du marché. Piques sur AppleLe prix ne sera pas, comme l'avait suggéré le ministre de l'Industrie Patrick Devedjian, le même : si la plupart des morceaux seront vendus à 99 centimes d'euro, le prix des nouveautés sera plus élevé. Sony dispose en revanche d'un avantage certain sur Apple : outre les majors, il a signé un accord cadre avec l'Union Française des Producteurs Indépendants (UPFI), qui représente 150 maisons de disques. Le catalogue sera donc plus étoffé.Robert Ashcroft, le patron de Sony Connect Europe s'étonne d'ailleurs, dans une interview au Figaro, qu'Apple annonce malgré cela plus de titres que Sony (700.000 contre 500.000) : "Je ne comprends pas comment Apple calcule ses fameux 700.000 titres. Nous avons signé avec tout le monde et nous n'arrivons pas à ce chiffre. Nous ne gonflerons pas les catalogues de Connect". La guerre de la musique numérique est lancée, elle ne s'annonce pas clémente.
