Annonce Sommet historique des ministres de la défense de l'OTAN à Nice C'est la première fois que la France, qui a quitté le commandement militaire intégré de l'Alliance atlantique en 1966, accueille une réunion informelle des ministres de la défense de l'OTAN. L'Irak et l'Afghanistan sont au cœur des discussions. Première historique en France, les ministres de la défense de l'OTAN sont réunis depuis mercredi 9 février soir à Nice, ville placée sous haute surveillance. La réunion a commencé par un dîner dans un hôtel sur les hauteurs de la ville où se sont retrouvés les 26 ministres de la défense de l'OTAN et le secrétaire-général de l'Alliance, Jaap de Hoop Scheffer, sans leurs délégations réparties dans d'autres pièces. C'est la première fois que la France, qui a quitté le commandement militaire intégré de l'Alliance atlantique en 1966, au nom du principe de commandement national des forces, accueille une réunion informelle des ministres de la défense de l'OTAN. L'hôte de la réunion, la ministre de la défense française Michèle Alliot-Marie, a jugé que cette réunion était "une occasion de souligner la complémentarité et la bonne entente les deux institutions" que sont l'OTAN et l'Union européenne. "Nous sommes le deuxième contributeur de l'OTAN en troupes, et le cinquième contributeur financier de l'Alliance", a souligné le ministre, en précisant que des généraux français commandaient actuellement les opérations de l'OTAN en Afghanistan et au Kosovo. DONALD RUMSFELD SUR PLACE Pour sa part, le secrétaire américain à la défense, Donald Rumsfeld, avait l'Irak en tête, lors de son arrivée, mercredi. Sur le destroyer USS O'Bannon, au large de Nice, il a espéré que les élections en Irak débouchent sur la nomination d'un gouvernement modéré. "Et nous avons besoin de dirigeants musulmans modérés dans ce monde, pour contribuer à la lutte contre l'extrémisme", a-t-il lancé aux marins du USS O'Bannon, tout en reconnaissant que la route serait "difficile". Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été mises en œuvre dans la ville et ses environs, où un millier de militaires prêtent main forte aux forces de l'ordre pour assurer la sécurité de la réunion, dans un périmètre totalement bouclé. Une trentaine d'organisations altermondialistes et de gauche françaises et italiennes regroupées dans un "Collectif pour la Paix" rassemblant un millier de personnes ont manifesté mercredi en fin d'après-midi "pour la paix, la démocratie dans le monde et contre la politique guerrière de l'OTAN". Ouvert par une banderole proclamant "l'OTAN menace le monde, troupes hors d'Irak", le cortège a marché pendant deux heures dans la ville pour se disperser vers 19 h. Le ministre russe de la défense, Sergueï Ivanov, qui devait participer jeudi à un conseil OTAN-Russie, est arrivé en début de soirée mercredi, tout comme M. de Hoop Scheffer et la majorité des ministres de la défense de l'OTAN. IRAK ET AFGHANISTAN, AU CŒUR DES DISCUSSIONS Cette réunion, qui s'achève jeudi soir, est dominée par les efforts de réconciliation sur l'Irak - notamment les prochaines étapes de la mission de formation des forces de sécurité irakiennes après les élections du 30 janvier - et l'extension des activités de l'Alliance en Afghanistan. "Je pense que, après ces élections réussies, il doit y avoir plus d'enthousiasme, dans les pays initialement opposés à la guerre, à agir davantage", a déclaré lundi un responsable du Pentagone, en allusion à la non-participation de Paris et Berlin à cette mission de l'OTAN en Irak. Cette réunion intervient aussi sur fond d'intense activité diplomatique pour relancer les relations transatlantiques, deux semaines avant la visite du président américain George W. Bush le 22 février à Bruxelles pour un double sommet de l'OTAN et l'UE. L'Afghanistan est aussi au menu des discussions de Nice, l'Alliance s'y trouvant en première ligne depuis qu'elle a pris en 2003 le commandement de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF), forte actuellement d'environ 8 300 hommes et longtemps cantonnée à Kaboul. L'OTAN met la dernière main au dispositif qu'elle entend déployer dans l'ouest du pays. Avec AFP