Annonce Sommet de l'information : les critiques se multiplient contre le régime de M. Ben Ali La France a haussé le ton, mardi 15 novembre, après une série d'incidents concernant la presse étrangère, notamment l'agression de l'envoyé spécial de Libération, Christophe Boltanski, en appelant, par la voix de son ministre des affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, les autorités tunisiennes à garantir "la liberté d'information et le libre exercice par les journalistes de leur métier". "Nous souhaitons que cette liberté de l'information soit respectée en Tunisie comme ailleurs dans le monde, et a fortiori à l'occasion de ce Sommet mondial sur la société de l'information", a ajouté le porte-parole du ministère des affaires étrangères français, Jean-Baptiste Mattéi. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a de son côté insisté sur la liberté de la presse lors d'un entretien à Tunis avec le président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali, avant le début du sommet, selon une porte-parole de l'ONU. Le département d'Etat américain s'était déclaré, la semaine dernière, "préoccupé" par la situation des droits de l'homme dans ce pays, à l'approche du sommet. En ce qui concerne le passage à tabac de l'envoyé spécial de Libération, le ministère des affaires étrangères français a redit, mardi, "avec force" qu'il attendait toujours des autorités tunisiennes des informations sur l'évolution de l'enquête. NOMBREUSES AGRESSIONS DE JOURNALISTES Les agressions dont ont été victimes des journalistes étrangers ces derniers jours ont provoqué une vague de condamnations des organisations de défense de la liberté de la presse en Europe et au sein du monde politique français. Le journaliste du quotidien français Libération Christophe Boltanski a été passé à tabac, vendredi 11 novembre au soir, dans la capitale tunisienne. Lundi 14 novembre, la télévision publique belge RTBF a indiqué qu'une de ses équipes avait été molestée à Tunis alors qu'elle travaillait elle aussi sur la question des droits de l'homme. Tunis a démenti cet incident. Mardi 15 novembre, le ministère des affaires étrangères français a fait état d'un nouvel "incident" visant des médias étrangers à Tunis, impliquant la chaîne de télévision internationale francophone TV5, sans donner de précisions. UN SOMMET "IMPORTANT POUR L'ONU" Le Quai d'Orsay s'est néanmoins efforcé de faire la différence entre la situation des droits de l'homme et de la presse en Tunisie et le sommet "très important organisé par l'ONU" à Tunis. M. Mattéi a précisé que "la France y sera représentée en ayant à l'esprit les objectifs du sommet", dont celui de "réduire la fracture numérique entre les pays du Nord et les pays du Sud". Le ministère n'était cependant pas en mesure, mardi après-midi, de préciser qui représenterait la France lors de ce sommet.