Champion du Monde Solenne Figuès, championne du monde du 200 m nage libre La Toulousaine est la troisième médaillée d'or française de ces Mondiaux, après Virginie Dedieu (synchronisée solo) et Laure Manaudou (400 m nage libre). Au total, elle est devenue la troisième Française championne du monde, derrière Roxana Maracineanu en 1998 et Laure Manaudou, dimanche dernier. Solenne Figuès a construit une belle course. Partie à son rythme sur la ligne 4, elle n'est que quatrième au 100 m derrière l'autre favorite, l'Italienne Federica Pellegrini. C'est à ce moment qu'elle a accéléré pour passer en troisième position au 150 m. Jambes douloureuses, bras tétanisés, Figuès a alors donné tout ce qu'elle pouvait pour passer devant la Chinoise Yang Yu (1 min 59 s) et surtout Pellegrini (1 min 58 s 73). En regardant le chrono (1 min 58 s 60), elle a levé les bras haut vers le ciel en signe de victoire. VOLONTÉ DE FER "Je sais que je reviens sur Pellegrini. Je ne sais pas où sont les autres car je ne les regarde pas, je nage toute seule. Je me bagarre contre moi-même. Je ne veux pas me déconcentrer alors je ne m'occupe que de ma nage", a-t-elle raconté, un sourire lumineux éclairant son visage. Cette course n'est pas la meilleure de sa vie. D'ailleurs son temps est supérieur de 30/100 à son record de France. Mais ce succès est assurément celui d'une bosseuse à la volonté de fer qui a passé depuis Athènes son temps à travailler pour gommer la différence avec ses adversaires. "C'est sept heures par jour d'entraînement. Il faut être à la piscine avant 8 heures pour plonger à 8 heures jusqu'à midi. Moi ça fait plus de dix ans que je suis dans le haut niveau. Ça a payé l'année dernière (à Athènes). Ça paye cette année", a commenté la nouvelle championne. Au fil des ans, Solenne Figuès, 26 ans, a grappillé les secondes. Elle s'est remise en cause. Et a affronté les coups durs comme aux"Européens" à Helsinki (2000) : elle avait perdu le bronze parce que la course avait été renagée, la Slovaque Martina Moravcova n'ayant pas entendu le départ. Elle avait fini quatrième. DUBOSCQ A EU MOINS DE CHANCE Juste avant le succès de Figuès, Hugues Duboscq a eu moins de chance. Il a perdu à la loterie du 50 m brasse. La victoire est revenue à l'Allemand Mark Wanecke (27 s 63) qui a dominé l'Américain Mark Gangloff (27 s 71) et le Japonais Kosuke Kitajima (27 s 78). Le Normand a fini à la plus mauvaise place, la quatrième. Sans une pointe de regret, si ce n'est celui de n'avoir pu améliorer son temps des demi-finales. "J'étais trop sous l'eau. Je me disais de sortir mais je n'y parvenais pas", a analysé celui qui a vécu une belle semaine avec le bronze sur 100 m brasse. Il n'y a pas eu de surprise sur le 800 m nage libre, remporté par un grand Grant Hackett, record du monde en prime (7 min 38 s 65). Sébastien Rouault a fini en dernière position de la finale et a reconnu n'avoir "pas le niveau pour être dans les premiers". Quant au 100 m nage libre, si le matin, en séries, Frédérick Bousquet s'était placé, en demi-finale, Amaury Leveaux (49 s 19) lui a grillé la politesse (49 s 21) dans une course remportée par le Sud-Africain Roland Schoeman (48 s 45). Huitième qualifié, le Mulhousien de 19 ans va pouvoir apprendre aux côtés des ténors.