Annonce SNCM : violences à Bastia, le blocage du port de Marseille reconduitLes commandos héliportés du GIGN et de la marine ont donné l'assaut mercredi à 8 h 35, à l'entrée du port de Bastia, au cargo mixte de la SNCM le Pascal Paoli, détourné mardi par des marins du Syndicat des travailleurs corses (STC, nationaliste). Selon des sources militaires, une cinquantaine d'hommes du GIGN, chargés de prendre le contrôle du navire, ainsi que des commandos marine, chargés de la manoeuvre, ont participé à l'opération. Alors que le cargo mixte de la Société nationale Corse-Méditerranée effectuait une manoeuvre pour tenter de rentrer dans le port, l'entrée de la rade a été obstruée par une vedette de la marine nationale, et cinq hélicoptères de transport de troupes ont surgi au-dessus de lui. Le navire a fait demi-tour vers Marseille. UN CRIME PASSIBLE DE VINGT ANS DE RÉCLUSION Le Pascal-Paoli n'avait finalement pas accosté mardi soir à Bastia, préférant rester au large du port. "C'est un geste d'apaisement très important au regard de ce que le parquet de Marseille a enclenché aujourd'hui", a estimé Jean-Christophe Angelini, membre de la coalition nationaliste Unione naziunale à l'Assemblée de Corse et chef du Parti de la nation corse (PNC, autonomiste). Il faisait allusion à l'ouverture par le parquet d'une procédure pour détournement de navire dans le cadre d'un "crime flagrant", équivalant aux yeux de la loi à un détournement d'avion par des pirates de l'air. Ce crime est passible de vingt ans de réclusion. M. Angelini a précisé que l'Unione naziunale formulait "quatre revendications" : "Ni assaut ni interpellation (...), débarquement en douceur demain [mercredi], requalification des faits par le parquet, donc abandon d'éventuelles poursuites", et réunion jeudi de l'Assemblée de Corse, "uniquement sur le thème du transport maritime et de la SNCM". Le cargo mixte Pascal-Paoli, un des fleurons de la SNCM, a été l'objet d'un coup de force d'une trentaine de marins membres du deuxième syndicat à la SNCM, le STC – loin derrière la CGT. Selon des sources portuaires et syndicales, ils n'étaient pas armés mais ont contraint des officiers du navire à appareiller vers la Corse. "Nous avons récupéré un outil de travail qui appartient à la Corse et nous le rendons à la Corse", avait alors expliqué le leader des marins, Alain Mosconi. Il a précisé qu'aucun passager n'était à bord, et que le STC était prêt à"payer le prix" de ce détournement.
