Accord SNCM : le STC obtient un "rééquilibrage des embauches" Un accord a été conclu dimanche matin à Ajaccio entre la direction de la SNCM et les nationalistes du Syndicat des travailleurs corses. Cet accord met fin à 15 jours de blocage des navires desservant les liaisons entre l'île et le continent. Les sept bateaux de la SNCM reprendront leur ballet entre la Corse et le continent dès ce dimanche. Après 15 jours de grève, les nationalistes du Syndicat des travailleurs corses (STC) semble avoir obtenu satisfaction auprès de la direction de la compagnie maritime. L'accord négocié dans la nuit dans les locaux de la collectivité territoriale corse à Ajaccio porte sur des "revalorisations salariales et la volonté de procéder au réequilibrage des embauches" en faveur des insulaires.Le protocole prévoit qu'à "compétence égale et dans le cadre des normes de recrutement de l'entreprise, la SNCM rééquilibre les nouveaux recrutements de navigants résidant en Corse et dans les autres régions, ainsi que leur journée d'emploi". Une préférence similaire avait déjà été accordée par la direction en mars dernier, mais la justice, saisie par la CGT, l'avait refusée la jugeant discriminatoire pour les autres Français. Samedi encore, le député-maire de Bastia Emile Zuccarelli (PRG) avait condamné cette "démarche ethniciste dangereuse, au plan politique, philosophique et citoyen", tandis que des élus communistes en PACA dénonçaient l'action d'une "petite minorité de salariés aux arrière pensées politiciennes inavouées".20% de trafic en moinsLes syndicats traditionnels, restés en marge du conflit jusqu'alors, avaient eux-mêmes haussé le ton ces derniers jours et exhorté le PDG de la compagnie, Bruno Vergobbi, à résister aux revendications "politiques" et aux volontés "régionalistes" du STC. "2400 emplois sont en jeu", avaient-ils aussi rappelé vendredi au comité d'entreprise extraordinaire, alors qu'on apprenait une baisse d'un cinquième du trafic vers la Corse sur les huit premiers mois de l'année, soit 210 000 voyageurs en moins, sans compter les effets néfastes de la grève. Selon la SNCM, celle-ci lui aurait coûté 300 000 euros chaque jour, soit 4,5 millions d'euros au total.Prime d'insularitéAutre revendication ayant abouti : les revalorisations salariales… elles aussi teintées de "préférence corse". La prime d'insularité sera revalorisée avec effet rétroactif au 1er janvier 2004 pour les salariés ayant plus de 18 mois d'ancienneté, et portée à 30 et 50 euros par mois, selon les catégories professionnelles. Par ailleurs les agents maîtrise de Bastia et d'Ajaccio ayant plus de 12 mois d'ancienneté vont se voir attribuer une prime exceptionnelle de 300 euros.Le pôle corse de la compagnie se voit également renforcé. Le directeur général adjoint pour la Corse, dont la fonction sera confortée, va être chargé de développer le partenariat avec les organismes de formation. En particulier, il va devoir "favoriser la formation continue dans les lycées hôteliers de l'île, et mettre en place avec l'administration des affaires maritimes les moyens pour embarquer les stagiaires issus des lycées professionnels corses". Quant aux entretiens d'embauche, ils seront organisés sur l'île pour les candidats résidant en Corse. En outre, la direction s'engage à créer avant le 31 mars 2005 une centrale d'achats en Corse pour les productions insulaires.(Image LCI : un bateau de la SNCM en rade)
