Attaque Six obus de mortier sur la capitale du Burundi, pas de victimes Le dernier mouvement rebelle du Burundi, les Forces nationales de libération (FNL), ont tiré six obus de mortiers dans la nuit de mardi à mercredi sur la capitale, Bujumbura, dans le quartier du palais présidentiel, sans faire de victimes ni de dégâts, selon l'armée."Les FNL ont tiré six obus de mortiers 60 mm sur le quartier de Kiriri (dans l'est de Bujumbura) hier soir vers 23h00 (21h00 GMT)", a annoncé à l'AFP le porte-parole de l'armée, le commandant Adolphe Manirakiza."Ces obus n'ont occasionné aucun dégât humain ou matériel", a-t-il ajouté.Kiriri, quartier le plus chic de Bujumbura qui abrite le palais présidentiel et la plupart des résidences d'ambassadeurs, jouxte la province de Bujumbura rural (ouest), principale zone d'activité des FNL.Aucun responsable des FNL ne pouvait être joint par téléphone dans la matinée de mercredi."Les soldats de l'Unité spéciale de protection des institutions (USPI) sont intervenus et ont fait cesser l'attaque" qui a duré une trentaine de minutes, a précisé le porte-parole de l'armée.L'Uspi est chargée de la protection du périmètre qui abrite le palais présidentiel notamment.Le Burundi tente de sortir de plus onze ans de guerre civile qui ont fait quelque 300.000 morts. Aujourd'hui, six des sept mouvements rebelles ont conclu des accords de cessez-le-feu et participent au gouvernement. Seuls les FNL continuent de se battre.Depuis quelques semaines, ils ont multiplié leurs attaques autour de la capitale du Burundi, pays qui doit organiser des élections générales dans les mois qui viennent, dont la présidentielle.Dimanche, quatre civils, dont une femme et son enfant, avaient été tués au cours d'une attaque des FNL dans un quartier du nord-est de la capitale."Les FNL veulent montrer qu'il ne peut y avoir de paix véritable sans leur participation" au processus de paix en cours, a estimé mercredi un diplomate au Bujumbura, interrogé par l'AFP et qui a requis l'anonymat. "Ils veulent faire pression sur le gouvernement mais surtout sur la communauté internationale pour qu'il pousse le gouvernement à négocier rapidement", a-t-il expliqué.Les FNL avaient déclaré le 1er février, et pour la première fois, être prêts à négocier avec le gouvernement "sans condition préalable".La présidence burundaise avait annoncé à l'AFP le 4 mars l'ouverture de négociations avec les FNL "dans une dizaine de jours" en Tanzanie. Cette information avait ensuite été démentie par le porte-parole du gouvernement, Onésime Nduwimana."Le gouvernement est divisé sur la question des négociations avec les FNL, le président Domitien Ndayizeye veut partir (de la présidence) sur un succès, alors que les FDD (Forces pour la défense de la démocratie, ex-principale rébellion qui participe au gouvernement) veut renvoyer la question des négociations à l'après-élection", a expliqué le même diplomate.Selon des sources diplomatiques tanzaniennes et des sources de l'Onu au Burundi contactées la semaine dernière, la préparation de la séance de négociations entre les FNL et le gouvernement est bien avancée.
