Annonce Situation tendue dans la bande de Gaza après l'accord sur un cessez-le-feuEn dépit de quelques escarmouches, l'accord de cessation des hostilités conclu dimanche soir par les mouvements rivaux palestiniens Fatah et Hamas semblait tenir, lundi matin 18 décembre. Après une journée de violences partisanes, déclenchées par la décision de Mahmoud Abbas d'appeler à des élections anticipées, un calme fragile règne à Gaza. "Israël ne doit pas intervenir dans les affrontements interpalestiniens""Israël n'a rien à voir avec ce qui se passe chez les Palestiniens, et toute intervention de notre part aurait des répercussions négatives", a déclaré, lundi 18 septembre, le vice-premier ministre israélien, Shimon Pérès. Le conseiller du ministre de la défense israélien, Amir Péretz, a estimé, de son côté, que les affrontements interpalestiniens peuvent déboucher sur une escalade d'attentats anti-israéliens. "Lorsque les Palestiniens se battent entre eux, leur porte de sortie est toujours d'unir leurs forces et de se battre ensemble contre leur ennemi commun, Israël", a-t-il indiqué dans le quotidien Jerusalem Post. [-] fermerDans ce contexte difficile, le premier ministre britannique, Tony Blair, doit s'entretenir avec le président palestinien lundi à Ramallah, en Cisjordanie, avant de rencontrer le chef du gouvernement israélien, Ehoud Olmert, à Jérusalem.Des échanges de tirs ont opposé, dans la matinée, activistes du Fatah et du Hamas dans le quartier Al-Rimal, à Gaza, où les hommes armés des deux camps ont sensiblement réduit leur présence. Un adolescent de 16 ans aurait été blessé. Deux membres de la force de police contrôlée par le Hamas ont été blessés dans la nuit, peu après l'annonce du cessez-le-feu.UNE JOURNÉE DE VIOLENTS AFFRONTEMENTSL'accord conclu dimanche soir prévoit notamment un "cessez-le-feu immédiat", "un retrait des hommes armés des rues et un retour des services de sécurité dans leurs bases", "un arrêt des manifestations et des protestations" de rue ainsi que "la libération des personnes prises en otage par les deux parties". Selon le Fatah, il ne prévoit pas la reprise des discussions sur la formation d'un gouvernement d'union, comme l'a annoncé le Hamas.Cet accord est intervenu après une journée marquée par une explosion de violences, qui ont fait trois morts et une trentaine de blessés. Le sud-ouest de la ville de Gaza, où se trouvent plusieurs ministères et les bureaux présidentiels, est devenu pendant plusieurs heures un véritable champ de bataille où les deux camps se sont affrontés, notamment à coups de roquettes antichars.Les bureaux du président Abbas ont été la cible de tirs de mortier, tandis que les forces du Fatah, son organisation, se sont emparées de deux ministères. Le convoi du ministre des affaires étrangères, Mahmoud Zahar, a également été la cible d'attaques.UNE PROPOSITION "ANTICONSTITUTIONNELLE" Sur le plan politique, le premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, a qualifié, dimanche, d'"anticonstitutionnelle" la décision du président Abbas, qui a appelé à des élections anticipées pour sortir de l'impasse, après l'échec du dialogue avec le Hamas sur un gouvernement d'union. D'autres responsables du mouvement ont parlé d'un "putsch" contre le gouvernement islamiste.Le président Abbas a, de son côté, rencontré à Ramallah, en Cisjordanie, des responsables de la Commission centrale électorale "dans le cadre de discussions préliminaires" portant sur le scrutin, a affirmé un de ses proches, soulignant qu'"aucune date ne devrait être fixée dans l'immédiat".La décision de M. Abbas devrait être au centre de ses entretiens avec le premier ministre britannique, Tony Blair, venu dans la région pour tenter de débloquer le processus de paix israélo-palestinien. La communauté internationale, qui boycotte le gouvernement Hamas depuis son entrée en fonctions en mars, après la victoire électorale du mouvement aux législatives de janvier, a apporté son plein soutien à M. Abbas.
