Mort de Simonne Minguet
Mort Simonne Minguet, militante trotskiste, autogestionnaire et féministeSimonne Minguet, militante trotskiste, autogestionnaire et féministe, est morte jeudi 1er décembre à l'âge de 85 ans.Etudiante à la Sorbonne avant la guerre, licenciée d'espagnol, Simonne Minguet s'était engagée en mai 1942 après l'arrestation de son ami Lubra (Lucien Braslawski), militant trotskiste qui fut déporté à Auschwitz. Membre des Comités communistes internationalistes (CCI) dès l'âge de 23 ans, et "première femme ajusteur de France", elle a raconté en 1997 dans Mes années Caudron (éd. Syllepse), son activité militante clandestine chez Caudron-Renault, usine de la région parisienne placée sous le contrôle des Allemands. Dès la Libération, les salariés décidèrent d'occuper leur lieu de travail et exigèrent le contrôle ouvrier sur la gestion de l'entreprise.Après cette expérience autogestionnaire, Simonne Minguet s'investit dans le soutien à la lutte du peuple algérien pour son indépendance. De Paris à Rome et Alger, fidèle du courant "pabliste" de la mouvance trotskiste, elle fit notamment partie des premiers emprisonnés, en 1956, pour avoir aidé le FLN.En 1965, de nouveau arrêtée, elle fut expulsée d'Algérie lors du coup d'Etat de Boumediène qui enterra ses espoirs de "révolution socialiste". Elle avait prévu de revenir sur cet engagement dans un ouvrage qui n'a pu voir le jour.Devenue interprète de conférence, Simonne Minguet partagea jusqu'à la fin de sa vie ses efforts militants entre luttes anticoloniales et combats féministes.