Démission Silvio Berlusconi annonce sa démissionLe chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, a remis, mercredi 20 avril, sa démission au président de la République, Carlo Azeglio Ciampi, pour créer un nouvel exécutif. Mais M. Ciampi ne l'a pas formellement accepté dans l'immédiat, demandant à ce dernier "de rester à son poste pour expédier les affaires courantes"."Cette fois, pas de surprise, aujourd'hui je démissionne et je vais chez le chef de l'Etat", avait déclaré M. Berlusconi peu avant en arrivant au Sénat. Lundi soir, à la surprise générale, le président du Conseil avait décidé de rester à son poste, résistant à ses alliés, principalement les démocrates-chrétiens de l'UDC, qui lui demandaient de démissionner pour ensuite former un nouveau gouvernement. Le but étant de tirer les conséquences de la débâcle électorale subie par la droite lors des élections régionales du 3 et 4 avril.Immédiatement après son arrivée au Sénat, M. Berlusconi avait confirmé devant les élus, dans un discours très attendu, son intention de remettre formellement la démission de son gouvernement. "La majorité choisie par le pays restera jusqu'à la fin de la législature. Nous réussirons à résoudre les difficultés et nous irons jusqu'au terme du mandat qui nous a été confié par les électeurs", a-t-il dit au cours de son intervention. La législature actuelle a son terme naturel au printemps 2006. "Aucun des partis de la majorité n'a demandé de changer, au contraire tous ont demandé un nouveau gouvernement fondé sur cette même majorité", a-t-il poursuivi.M. Berlusconi a annoncé avoir pris cette décision pour répondre aux attentes des électeurs après la défaite aux élections régionales. "Le pays a envoyé un signal, j'ai compris ce signal et je lui donne une réponse politique", a-t-il dit. "Je ne peux pas me soustraire à une crise de gouvernement", a-t-il précisé. Il a annoncé avoir convoqué un conseil des ministres immédiatement après sa brève intervention, qui a duré une dizaine de minutes, pour officialiser cette décision.TIRER LES CONSÉQUENCES DE LA DÉROUTE ÉLECTORALEConfronté à la plus grave crise depuis son élection de 2001, Silvio Berlusconi aura donc décidé de se plier au souhait d'une partie de ses alliés et de démissionner pour former un nouvel exécutif. "Pour relancer notre action, j'ai l'intention de remettre au jour notre programme, en augmentant nos efforts pour défendre le pouvoir d'achat des familles, pour soutenir nos entreprises, pour accroître de manière nouvelle et décidée le développement du Sud. Pour ce faire, j'ai l'intention de renforcer également mon équipe ministérielle", a affirmé M. Berlusconi. De cette manière, le chef du gouvernement répond aux attentes de ses alliés et peut s'attendre à ce que le président de la République lui confie le soin de former un second gouvernement.L'UDC et Alliance nationale ont d'ailleurs réagi de manière très positive à ce discours. "Il s'agit d'un discours appréciable, assorti d'un geste appréciable", a commenté Marco Follini, le leader de l'UDC. De son côté, Alliance nationale, qui avait menacé mardi de retirer ses ministres de l'exécutif, a également réagi très positivement. Son leader, Gianfranco Fini, a estimé que"le président du Conseil a été très bon. Son intervention a été excellente, faisant fortement référence à la valeur de la coalition". "Dans les conditions où cela a été fait, on ne pouvait pas faire mieux", a pour sa part reconnu le ministre de la justice, Roberto Castelli, membre de la Ligue du Nord qui s'opposait pourtant à cette démission.Après la démission du gouvernement de Silvio Berlusconi, un vote de confiance est normalement prévu au Sénat, jeudi matin, puis à la Chambre des députés.
