Statistique Sécurité routière : Le nombre des automobilistes sanctionnés en augmentation de 74% Record : 36 392 permis de conduire invalidés en 2004 La fermeté affichée contre les infractions au Code de la route s'inscrit dans les faits : jamais autant d'automobilistes n'avaient vu leur permis retiré après épuisement des points. Quelque 36 392 conducteurs en ont fait l'expérience en 2004, soit 74% de hausse par rapport à l'année précédente. La tendance ne devrait pas s'inverser en 2005 avec l'installation de nouveaux radars fixes. Quatre cents appareils sont actuellement en service et ils seront un millier à la fin de l'année. Certes, beaucoup de Français ont levé le pied depuis leur installation, mais les réfractaires demeurent nombreux. Au total, 2 527 678 dossiers ont été traités pour retrait de points l'an dernier, contre 1 660 016 en 2003. A Paris, les chiffres sont particulièrement élevés : 1 900 invalidations, au lieu de 837, soit une progression de 127%, et 89 201 retraits de points contre 44 103 l'année précédente. En 2004, plus de deux millions de contraventions auront été dressées grâce aux radars automatiques. Mais c'est surtout le renforcement des sanctions en 2003 qui est à l'origine de la hausse : un repas trop arrosé vaut un retrait de 6 points, le téléphone portable au volant 2 points, une ceinture qui n'a pas été attachée 3 points, un excès de vitesse de 1 à 6 points selon l'importance du dépassement, un feu rouge brûlé ou le non-respect d'un panneau de stop 4 points, etc. A ce barème draconien s'ajoute une multiplication des contrôles routiers. Les tests d'alcoolémie ont connu une hausse de 4% en 2004 et les contrôles de vitesse de 8%. Avec la mise en place du permis probatoire en mars dernier, les nouveaux conducteurs sont, de plus, placés sous étroite surveillance. Depuis cette date, les candidats reçus obtiennent en effet un document rose doté d'un capital de six points et non plus de douze, et cela pour une période de trois ans. Si aucune infraction n'a été commise dans ce laps de temps, les automobilistes concernés peuvent bénéficier, comme les autres, de douze points. Le système s'applique également aux personnes qui ont eu leur permis invalidé. La forte hausse du nombre des invalidations ne surprend pas Bernard Pottier, président de la Prévention routière : «C'est un effet mécanique du permis à points, mais aussi une volonté nouvelle des pouvoirs publics de faire respecter les règles, commente-t-il. Cette démarche efficace est en plus très populaire. Il ne faut donc pas baisser la garde. Le permis à points, c'est un capital de droits à l'erreur : les automobilistes doivent donc apprendre à changer leur comportement.». Bernard Pottier admet que les Français ont levé le pied. La vitesse moyenne a d'ailleurs baissé de 10 km/h. Constatation analogue de Geneviève Jurgensen, porte-parole de la Ligue contre la violence routière : «Je n'ai pas de raison de me réjouir. Je préférerais que les infractions soient moins nombreuses, mais la baisse du nombre de morts sur les routes et le nombre des points de permis en moins vont ensemble.
