Annonce Santé. Une souche, très résistante et fulgurante, a été diagnostiquée chez un habitant.New York craint un supervirus du sidaa ville de New York est sur le pied de guerre. Une souche du virus du sida particulièrement résistante a été diagnostiquée pour la première fois sur un de ses habitants et, même si les experts restent prudents, les autorités sanitaires ont demandé aux médecins et aux hôpitaux de rester en alerte. La personne concernée a développé la maladie peut-être deux ou trois mois après avoir été infectée par le virus, au maximum vingt mois, ce qui est très court : le délai entre l'infection et le développement de la maladie est habituellement d'une dizaine d'années. Et la souche a résisté à trois des quatre classes de traitements antirétroviraux, ont précisé les autorités de la ville. Le patient est un homme d'une quarantaine d'années qui a indiqué avoir cumulé plusieurs relations homosexuelles non protégées et consommé du cristal métamphétamine (appelé aussi ice ou speed), un puissant stimulant.Mise en garde. «La résistance aux traitements est de plus en plus commune pour les patients déjà traités contre le VIH, mais les cas de résistance sur les patients tout juste diagnostiqués et n'ayant jamais été traités sont très rares. La combinaison de cette résistance aux médicaments et de la progression rapide du virus pourrait bien n'avoir jamais été diagnostiquée auparavant», assurent les responsables new-yorkais, en renouvelant leurs mises en garde à la communauté homosexuelle. «Cette communauté a réussi à réduire les risques du VIH dans les années 80, elle doit à nouveau le faire pour stopper les ravages du VIH et l'expansion de souches résistantes», a déclaré Thomas Frieden, chef du service de santé de New York. Plus de 88.000 New-Yorkais vivent avec le VIH et quelque 20.000 sont infectés sans le savoir, selon les autorités locales.Scénario. «Il n'y a aucune preuve qu'il s'agit d'un supervirus», tempère un des découvreurs du VIH, le Pr Robert Gallo, directeur de l'institut de virologie humaine de l'université du Maryland. Pour lui, rien n'indique que ce virus pourra se transmettre. Un calme que ne partage pas Act-Up en France. «Ce cas est extrêmement inquiétant», nous a déclaré un de ses responsables. «Une communication spécifique est nécessaire sur le risque de transmission de virus multirésistant ou recombinant, notamment vers les homosexuels chez qui on constate une reprise des pratiques à risques». Sur France Info, le Pr Michel Kazatchkine, directeur de l'Agence nationale de recherches sur le sida, a livré sa version des faits : «Le scénario le plus vraisemblable, c'est que cette personne s'est infectée avec un patient traité depuis longtemps et dont le virus est devenu résistant à tous les médicaments. C'est le cas de près de 5 % des personnes traitées aux Etats-Unis et en Europe.» Et «lorsque l'on s'infecte avec le virus d'une personne à un stade avancé de la maladie, le risque d'évolution vers le sida devient plus rapide».
