Démission Santé publique ; Il quitte son poste officiellement pour des raisons personnelles. Mais les relations avec Philippe Douste-Blazy auraient été houleuses William Dab, le directeur général de la santé a démissionné Décidément le poste de directeur général de la santé (DGS) est à haut risque. William Dab, nommé depuis moins de 18 mois, a quitté ses fonctions «à sa demande», en accord avec le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, a-t-on appris hier soir. Un communiqué laconique a scellé cette annonce. «En plein accord avec Philippe Douste-Blazy, ministre des Solidarités, de la Santé et de la Famille, le professeur William Dab quittera prochainement ses fonctions de directeur général de la santé pour reprendre à temps plein ses fonctions d'enseignant chercheur au Conservatoire national des arts et métiers.» Aucune autre précision n'a été fournie. William Dab s'est refusé hier à faire la moindre déclaration. Le nom de son successeur n'était pas encore connu. Une décision que cet épidémiologiste de 51 ans, formé à l'anglo-saxonne, comme son prédécesseur Lucien Abenhaim, avait prise il y a déjà plusieurs semaines. A la suite de nombreux différends avec son ministre de tutelle. Bien avant, en tout cas, l'annonce faite, le 5 février dernier, par Philippe Douste-Blazy devant un parterre de psychanalystes et de psychologues, de mettre au rebut le très officiel rapport d'expertise de l'Inserm sur l'efficacité comparée des psychothérapies que William Dab avait à l'époque, en février 2004, défendu. Tout en soulignant, réaliste, qu'«il ne s'agissait que d'une première étape dans l'évaluation du service rendu par les psychothérapies». Philippe Douste-Blazy a multiplié les déclarations chocs ces dernières semaines, sans en tenir informée sa propre administration. Ainsi, il annonçait le 13 décembre, sans avoir consulté les experts et les agences sanitaires, qu'il fallait «interdire les antidépresseurs chez l'enfant», alors qu'aucun débat collégial sur une telle interdiction n'avait eu lieu au sein des médecins de la Direction générale de santé chargée des questions de santé mentale, ni au sein de l'Agence des médicaments. Par ailleurs, des demandes d'autorisation pour certains médicaments ont suscité, selon plusieurs observateurs, de vives tensions entre le ministre, l'administration centrale, les agences sanitaires. Il avait été nommé directeur général de la santé en août 2003, en remplacement du professeur Lucien Abenhaim, seul haut responsable à avoir courageusement donné sa démission, après avoir été mis en cause par son ministre de tutelle Jean-François Mattei dans la gestion de la canicule. l'attitude du ministre avait alors choqué de nombreux membres de la DGS, jugeant très sévèrement la défausse des politiques dans cette affaire. Le professeur Dab était, depuis le 10 juillet 2002, conseiller du ministre de la Santé d'alors Jean-François Mattei, chargé du pôle santé publique et sécurité sanitaire. Précédemment, il avait été professeur du département Environnement et Santé de l'Ecole nationale de santé publique de 1990 à 1996 et également directeur adjoint du service des études médicales d'EDF-GDF. Médecin épidémiologiste reconnu, spécialiste des problèmes de pollution atmosphérique, il s'était spécialisé dans des domaines qui n'ont cessé de prendre de l'ampleur au gré des innombrables crises sanitaires. En particulier les dioxines ou la pollution urbaine. La démission de William Dab fragilise Philippe Douste-Blazy. Celle de son prédécesseur avait fini par être politiquement fatale à son ministre de tutelle, Jean-François Mattei.