Mort de Ryutaro Hashimoto
Mort Ryutaro Hashimoto, ex-premier ministre japonaisL'ex-premier ministre Ryutaro Hashimoto, mort samedi 1er juillet, a été l'un des caciques du Parti libéral démocrate (PLD), au pouvoir sans pratiquement d'interruption depuis 1955.Il était à cheval entre la génération des grandes figures politiques du Japon de l'expansion (1960-1980) et celle qui fait son chemin dans le sillage de l'actuel chef de gouvernement, Junichiro Koizumi.Après avoir subi une opération chirurgicale au coeur en 2004, M. Hashimoto avait été hospitalisé début juin pour une nouvelle intervention. Il était âgé de 68 ans.Le cheveu gominé et les traits réguliers, M. Hashimoto, maître de kendo (art martial), avait une prestance ressentie parfois comme une expression d'arrogance. C'était un homme du sérail, devenu député à 26 ans à la suite de la mort de son père dont il avait hérité du fief électoral dans le département d'Okayama.Après avoir occupé plusieurs fonctions ministérielles, dont celle de ministre des transports lors de la privatisation des chemins de fer en 1986, il s'était acquis une stature internationale comme ministre des finances dans les négociations du G7 de 1989 à 1991. Puis il avait pris la tête du gouvernement de janvier 1996 à juillet 1998. Fonction qu'il avait quittée à la suite d'une cuisante défaite de son parti aux élections sénatoriales due à une erreur de jugement : l'annonce prématurée d'un relèvement de la taxe à la valeur ajoutée alors que l'économie commençait à peine à se dégager de l'ornière.Ryutaro Hashimoto avait essayé de revenir au pouvoir en avril 2001, mais il avait été battu par Junichiro Koizumi, porté par une révolte de la base du PLD qui court-circuita les rapports de force entre les clans.Ryutaro Hashimoto était le chef du courant dominant du parti conservateur, dont il avait pris la tête à la suite du décès de son prédécesseur Keizo Obuchi en mai 2000. Il avait dû quitter sa présidence trois ans plus tard en raison d'un scandale de financement occulte. Cette affaire, qui entraîna pour lui une sérieuse perte d'influence politique, aurait été orchestrée par l'entourage du premier ministre.Présenté par ses adversaires comme un représentant de la "vieille garde", Ryutaro Hashimoto incarnait certes une pratique de la politique plus traditionnelle que le populisme de M. Koizumi, mais il n'en avait pas moins mis le pays sur le chemin des réformes nécessaires à la suite de l'éclatement de la "bulle spéculative" du début des années 1990.Une voie que vont suivre ses successeurs. Son gouvernement avait notamment procédé à des réformes structurelles de l'administration centrale et du système financier.Sur le plan diplomatique, Ryutaro Hashimoto était conscient de l'importance des relations avec la Chine et les pays arabes. Il était, en outre, proche du président Jacques Chirac et coprésida le Forum de dialogue franco-japonais. Il négocia avec les Etats-Unis en avril 1996 un réaménagement de l'alliance militaire entre les deux pays afin d'adapter celle-ci à la nouvelle donne de l'après-guerre froide.