Victoire Rugby. Samedi soir, à Lyon, les Français ont été humiliés par des Néo-Zélandais qui leur ont passé 7 essais. Score final : 3 à 47.Le trou noir des BleusSamedi soir au stade Gerland à Lyon: les Bleus ont été dominés dans tous les compartiments du jeu, même en mêlée, où ils étaient théoriquement supérieurs (REUTERS) France - Nouvelle-Zélande 3-47 (3-23) France. 1 drop : Fritz (22e) Nouvelle-Zélande. 7 essais : Sivivatu (6e, 71e), McCaw (35e), Carter (40e), Smith (45e), Rokocoko (55e), McAlister (77e) ; 3 transformations (40e, 45e, 55e), 2 pénalités (11e, 24e) : Carter. 7 réactions Ainsi, à dix mois du début officiel de la prochaine campagne mondial (France-Argentine, le 7 septembre 2007 à Saint-Denis), brûlait-on de savoir o se situe exactement, sur l'échelle ovale, le XV de France, mandari autoproclamé du rugby européen et candidat légitime à l'attribution d trophée William Webb Ellis, conquis en 2003 (aux antipodes) par les Anglai de sir Clive Woodward. Depuis ce dernier samedi pluvieux à Gerland, on es fixé. Au terme d'un premier test-match automnal traditionnel, élevé pou l'occasion au rang de match test, il est apparu aux yeux (écarquillés) d leurs supporteurs que ces Bleus qu'ils voyaient si beaux, si sereins, s valeureux, sont au jour d'aujourd'hui à la ramasse, inexistants, annihilés Deux ans après une première correction reçue, face au même adversaire, a Stade de France (6-45), ils se sont pris la plus phénoménale déculottée d l'histoire du rugby gaulois sous forme d'un impensable 3 à 47 (un drop contr sept essais), score constituant le plus grand écart de points jamais encaissé domicile par une équipe de France. Au vu de l'échéance annoncée, il y donc matière à s'inquiéter. D'autant qu'à aucun moment les All Blacks, Lyon, n'en ont rajouté, se contentant de faire proprement leur boulo (vitesse, cohésion, agressivité, efficacité) après s'être fendus d'un haka sof (le paisible Ka Mate plutôt que le «sanguinaire» Kapa o Pango ) presque amical face à des gens qui, durant toute la semaine précédente, les ont accusés de tricher. Ce qui n'a pas manqué d'agacer l'entraîneur visiteur, Graham Henry, lequel, la veille du match continuait de fulminer : «Bernard Laporte essaie de se servir des médias pour influencer l'arbitre avant la rencontre. Je ne pense pas que ce soit correct. Un match se joue sur le terrain.» Sur le même sujet Du pain sur la planche pour les FrançaisLe Top 14 perturbé par le calendrier internationalCarton jaune. Or, sur le terrain justement, ce sont surtout les Français qui se sont fait sanctionner, jusqu'à récolter l'unique carton jaune du match (24e minute), suite à un geste répréhensible, en touche, de Fabien Pelous sur Ali Williams. A se demander d'ailleurs si l'acte du capitaine des Bleus n'était pas prémédité, histoire de souffler un peu après une entame néo-zélandaise effrénée. Car c'est cette rapidité d'exécution manifestée par l'adversaire qui semble avoir le plus impressionné les Français. «Ils vont plus vite sur tous les déplacements», déplorait ainsi Christophe Dominici, l'ailier qui les connaît bien. «Ils sont partout», constatait incrédule le flanker Rémy Martin, entré en seconde période. «C'est à croire qu'ils dorment dans des salles de musculation ou courent toute la journée», persiflera, quant à lui, le pilier Sylvain Marconnet.Quoi qu'il en soit, le réveil est brutal pour un groupe qui, dixit Bernard Laporte «va se remettre au travail dès lundi pour repartir de l'avant». Formule consacrée qui ressemble à un aveu d'impuissance, surtout quand on constate que deux ans de travail intense ont tout juste permis d'en arriver là.Revenant. Mais est-il seulement temps, voire d'actualité, de bouleverser quoi que ce soit ? A l'exception peut-être du revenant Elvis Vermeulen, visiblement motivé, l'épine dorsale du XV de France (2-8- 9-10-15) a sérieusement fléchi, du côté de Damien Traille en particulier, joueur quelque peu survendu en numéro 10 (surtout face à Daniel Carter). Michalak s'étant de nouveau blessé vendredi contre Bourgoin, voilà donc un poste crucial singulièrement dégarni dans l'optique de la Coupe du monde. Une compétition que les victoires ce week-end de l'Argentine et de l'Irlande (voir ci-contre), deux concurrents directs des Français en poule, rendent de plus en plus délicate à bien négocier.
