Annonce rois policiers égyptiens tués par erreur par des soldats israéliens Les militaires israéliens les auraient confondus avec des Palestiniens posant une mine. Du côté égyptien, on parle de "tirs aveugles" qu'auraient essuyés les victimes. La zone frontalière où a eu lieu la fusillade, proche de la ville de Rafah, est un bastion des activistes palestiniens.Un char israélien a ouvert le feu et tué dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 novembre dans une zone frontalière trois policiers égyptiens que les militaires israéliens avaient pris pour des Palestiniens posant une mine, ont rapporté des responsables militaires israéliens. Au Caire, la nouvelle a été confirmée de source proche des services de sécurité égyptiens, selon laquelle l'incident s'est produit aux alentours de 3 heures du matin (2 heures à Paris). Les corps des policiers tués ont été évacués vers l'hôpital de Rafah, ville palestinienne à la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte.Les trois policiers égyptiens tués dans la nuit de mercredi à jeudi sont Hani Ali Sobhi el-Naggar, 21 ans, Mohammed Abdel Fattah, 22 ans, et Amer Abou Bakr Amer, 22 ans. Ils effectuaient tous les trois leur service national.L'ARMÉE ISRAÉLIENNE A OUVERT UNE ENQUÊTELe vice-ministre de la défense israélien, Zeev Boim, a parlé d'un incident regrettable ayant eu des conséquences terribles, et de source haut placée dans les services de sécurité israéliens, on indiquait que l'armée avait ouvert une enquête sur ce qu'elle considère comme une bavure.Cet incident frontalier, le plus meurtrier depuis des années entre les forces israéliennes et égyptiennes, risque fort de faire monter la tension entre Israël et l'Egypte, alors même que l'Etat juif souhaite que Le Caire aide à sécuriser la bande de Gaza lorsque interviendra le retrait prévu par les Israéliens l'an prochain.On ignore dans quelle mesure la visite du chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, en Israël le 24 novembre en sera affectée. M. Gheit a quitté Le Caire jeudi 18 novembre à destination de la capitale kenyane, Nairobi, où le Conseil de sécurité des Nations unies tient une session spéciale sur le conflit du Sud-Soudan.L'armée israélienne dit avoir pris pour cible ce qu'elle pensait être un groupe de Palestiniens posant une mine qui aurait pu tuer des soldats israéliens, mais elle a découvert par la suite qu'elle avait tiré sur trois policiers égyptiens qui étaient en patrouille.De source policière égyptienne, on parle de "tirs aveugles" de soldats israéliens, qui auraient suivi la chute d'un obus."Un obus tiré du côté opposé (israélien) est tombé à Tell Soltane (zone de Tell Abou Zoôrob) à la frontière (entre l'Egypte et la bande de Gaza). Il a été suivi par des tirs aveugles de soldats israéliens en direction de l'endroit où l'obus est tombé provoquant la mort de trois policiers égyptiens", selon le rapport de la direction de la sûreté égyptienne du nord Sinaï.L'armée israélienne a fait part de ses regrets aux Egyptiens et proposé son aide, de quelque nature qu'elle puisse être, ont déclaré les militaires israéliens dans un comuniqué.UNE ZONE DE GRANDE TENSIONLa zone proche de la ville palestinienne de Rafah, bastion des activistes palestiniens, est le théâtre d'escarmouches fréquentes entre Israéliens et Palestiniens depuis le début de la seconde Intifada voici quatre ans. Les activistes recourent à un réseau de tunnels secrets pour acheminer des armes en provenance d'Egypte."Nous devons nous souvenir que la zone dans laquelle l'incident s'est produit, la zone frontalière entre nous et l'Egypte, est un secteur de grande tension, constamment l'objet de heurts", a déclaré M. Boim à Radio-Israël.Il a rappelé que les forces de sécurité égyptiennes avaient récemment accru leurs efforts pour empêcher tout trafic d'armes vers Gaza. "Aussi, bien sûr, cela (l'incident) ne fait que compliquer les choses et nous devons trouver le moyen de garantir qu'une telle situation ne se reproduise pas", a-t-il ajouté au micro de Radio-Israël.Le premier ministre israélien, Ariel Sharon, a demandé des détails sur l'enquête et ses services comptaient entrer en contact avec les Egyptiens pour leur fournir des explications, a-t-on déclaré de source politique israélienne. Plus tard, il a téléphoné au président Hosni Moubarak pour lui présenter ses excuses, rapporte l'agence égyptienne Mena.L'Egypte est, avec la Jordanie, l'un des deux seuls pays arabes à avoir conclu un traité de paix avec Israël. Israël avait conquis la péninsule du Sinaï lors de la guerre de six jours en 1967 mais elle a été rétrocédée à l'Egypte en vertu de l'accord de paix de 1979.
