Mort de Robert Volpe
Mort Robert Volpe, policier new-yorkaisRobert Volpe est mort à son domicile de New York, mardi 28 novembre, à l'âge de 63 ans. Se considérant comme un "gardien de l'histoire", il n'hésitait pas à comparer le vol d'oeuvres d'art à un kidnapping.Sa chevelure abondante et ses moustaches en croc, tout autant que sa passion de la peinture, lui avaient valu le surnom de "Rembrandt", donné par ses collègues, les flics de Manhattan, dont il avait fait partie et où il avait créé la première brigade new-yorkaise de répression du vol des objets d'art, la seule dans son genre aux Etats-Unis.Né le 13 décembre 1942, Robert Volpe grandit dans le sud de Brooklyn, et fréquente les gangs des années 1950.Déjà, son coup de pinceau est apprécié dans la décoration des Perfectos, les célèbres blousons noirs. Il le perfectionne à la Parsons School of Design, puis à l'Art Students League, avant d'intégrer en 1964, à la suite de son service militaire, l'école de police. Un boulot qui devait, croyait-il, lui permettre de continuer à peindre, comme il l'avait confié au New York Times.Après un court moment en uniforme, il est affecté à une brigade spécialisée dans l'infiltration des gangs, puis au bureau des narcotiques. A ce titre, il est un des protagonistes de l'affaire de la "French Connection". En 1971, Robert Volpe est intégré dans une nouvelle unité, l'"Art Identification Team", une création de la police de New York, spécialisée dans la recherche des oeuvres volées.TIMBRES ET CHANDELIERSA son arrivée, l'"Art squad" compte un membre : lui-même. Ses supérieurs ont jugé que sa passion lui permettra de pénétrer la communauté artistique. Mais sa hiérarchie menace déjà de dissoudre son équipe (entre-temps passée à deux personnes, lui inclus) lorsque, en 1972, ils mettent la main sur un voleur d'estampes qui pille non seulement la bibliothèque de New York, mais aussi le Metropolitan Museum et le MoMA, pour revendre ses larcins à Zurich.Volpe a ensuite des résultats très variés, récupérant des timbres-poste comme des chandeliers dérobés au Musée de Brooklyn, traquant les voleurs de posters comme ceux de tableaux de maîtres, mais sait à merveille user de son sens des relations publiques pour préserver son service, comme en témoigne le livre que lui a consacré Laurie Adams en 1974 (Art Cop, Dodd, Mead & Cie, New York).Un de ses coups d'éclat est la découverte et la restitution de deux ivoires byzantins, estimés à 1,5 million de dollars, volés au Musée de Pesaro, qui lui valent les félicitations personnelles du ministre italien des affaires étrangères. Il sait aussi tisser des liens avec les banques de données spécialisées dans les oeuvres disparues, alors encore embryonnaires, et aujourd'hui à la base de toute recherche sérieuse.Avant sa retraite, en 1983, son expérience du trafic de drogue lui fait comprendre que, pour l'art aussi, le problème est global, avec des ramifications internationales. Aujourd'hui, on estime qu'en volume, le trafic des biens culturels se situe en troisième position, après celui de la drogue et des armes.