Mort de Robert Sheckley
Mort Robert Sheckley. L'écrivain américain de science-fiction a succombé vendredi à une rupture d'anévrisme, à 77 ans, dans un hôpital de New York.Né en 1928 à Brooklyn de parents russes, Robert Sheckley s'engage dans l'armée en 1946. De retour de la guerre de Corée, il se lance en littérature et vend sa première nouvelle, Final Extermination, en 1952. Des centaines d'autres suivront. Il en écrivait tellement, que beaucoup seront publiées sous pseudonyme. Dans les années 60, il écoulera même une partie de sa prolifique production dans Playboy. Certaines de ses nouvelles ont été adaptées au cinéma, comme The Tenth Victim (1965), ou le Prix du danger (1983) par Yves Boisset. Côté roman, la Dimension des miracles (1968) raconte comment un Terrien, venu recevoir un prix gagné par erreur au Centre galactique, ne sait plus comment rentrer chez lui ; Omega (1960) décrit une société dans laquelle le crime est obligatoire.Sheckley s'est imposé comme le maître de l'humour et de la satire en SF, au côté de Frederic Brown. Il s'était donné au genre parce qu'il aimait à la fois la science et la fiction. «La fiction dans la SF relevait de la littérature d'évasion et j'avais le sentiment qu'il existait beaucoup de choses dont il fallait que je m'évade», expliquait-il dans un entretien à l'auteur français Philippe Curval. Figure incontournable du magazine Galaxy, Sheckley a exploré en jouant sur l'absurde les implications sociales de la technologie. On a rapproché son oeuvre de celle de Lewis Carroll, Swift ou Kafka, mais on le voit aussi comme un précurseur plus sombre de Douglas Adams, l'auteur du désopilant Guide du voyageur galactique.Présent en mai 2004 aux Imaginales, le Festival des mondes imaginaires à Epinal, Robert Sheckley déclarait : «J'ai découvert que voyager autour du monde était une grande alternative à l'écriture. C'est ainsi que s'est déroulé le reste de ma vie, en refusant de retourner sagement m'asseoir pour continuer à écrire des livres.»