Mort de Robert Rosenblum
Mort Robert Rosenblum, historien d'art américainL'historien d'art américain Robert Rosenblum est mort des suites d'un cancer, mercredi 6 décembre, à l'âge de 79 ans. Durant le dernier demi-siècle, il avait été une figure majeure de sa discipline.Né le 24 juillet 1927 à New York, Robert Rosenblum avait étudié l'histoire de l'art à Yale puis à l'université de New York. Il y enseigna ensuite pendant plusieurs décennies, et fut un professeur original et hors normes, de l'avis général. Spécialiste de l'art français des XVIIIe et XIXe siècles, où il pensait trouver les racines de l'art moderne du XXe siècle, il avait publié en 1967 un livre analysant ces phénomènes, Transformations in Late 18th Century Art, puis collaboré en 1974 à une exposition de référence, "French Painting, 1774-1830 : The Age of Revolution", organisée par le Metropolitan Museum of Art. Il avait exploré également des sentiers moins balisés en contribuant à la redécouverte de figures méconnues comme l'Allemand Caspar David Friedrich (1774-1840) ou le Danois Vilhelm Hammershoi (1864-1916).Sa curiosité l'avait conduit vers d'autres champs, comme le cubisme auquel il avait consacré un livre devenu une référence aux Etats-Unis, et Robert Rosenblum avait aussi travaillé sur ses contemporains, consacrant des textes importants à des artistes comme Jasper Johns ou Robert Rauschenberg, mais également à de plus jeunes, comme Jeff Koons ou John Currin. Esprit ouvert, il était capable, porté par l'amour de son chien, un bulldog nommé Archie, de se lancer dans l'écriture d'une étude sur Le Chien dans l'art, du rococo au postmodernisme...En 1996, Robert Rosenblum avait été nommé conservateur pour le XXe siècle au Guggenheim Museum de New York, et avait rapidement organisé des expositions très controversées, car mêlant des figures reconnues de l'histoire de l'art à d'autres, moins universellement appréciées. Ainsi, l'exposition "1900 : Art at the Crossroads", en 2000, juxtaposait des oeuvres aussi différentes que celles de Cézanne et d'artistes très académiques, comme Bouguereau ou Carrière par exemple, dont Rosenblum tenait à rappeler qu'ils étaient contemporains, et que leur rôle ne devait pas être minimisé.L'année suivante, Robert Rosenblum avait aussi offusqué les bien-pensants en consacrant une exposition à une figure très populaire de l'art américain, mais moins aimée des modernistes, le peintre Norman Rockwell.