Annonce Retour en Ethiopie d'une partie de l'obélisque d'Axoum L'obélisque jumeau de celui emporté par les troupes mussoliniennes resté sur le site d'Axoum AXOUM (Ethiopie) (AFP) - Le premier des trois éléments de l'obélisque d'Axoum, dérobé par les troupes mussoliniennes en 1937 et érigé depuis en Italie, est arrivé mardi à Axoum, dans le nord de l'Ethiopie, à bord d'un avion-cargo, mettant ainsi fin à une longue querelle entre les deux pays."Je suis en émoi, débordant de joie. C'est un moment très historique pour nous, nous avons attendu si longtemps pour récupérer l'obélisque", a déclaré le ministre éthiopien de la Culture, Teshome Toga, qui avait fait spécialement le déplacement à Axoum avec la vice-ministre de l'Information, Netsannet Asfaw."Cette opération est un magnifique exemple de préservation de la culture éthiopienne", a ajouté à leurs côtés l'ambassadeur d'Italie à Addis Abeba, Guido La Tella.L'obélisque, une stèle funéraire de plus de 150 tonnes, haute de 24 mètres, avait été emporté en Italie en 1937, lors de la conquête de l'Ethiopie par les troupes mussoliniennes.Depuis, Addis Abeba n'avait cessé de réclamer la restitution de cet important vestige historique, témoignage de la grandeur passée de la civilisation d'Axoum qui, du IIIème siècle avant Jésus-Christ au VIIIème siècle, a rayonné dans la région.Le premier tronçon de l'obélisque, dont le retour avait été annoncé à maintes reprises, est finalement arrivé à Axoum à bord d'un Antonov 124-100, mardi peu après 06h15 (03h15 GMT).L'atterrissage de l'énorme appareil a été salué par des applaudissements d'une quarantaine de personnes, officiels éthiopiens et de l'ambassade d'Italie, ingénieurs et personnel de l'aéroport, ainsi qu'une quinzaine de jeunes gens arborant des tee-shirts représentant l'obélisque.Dans les rues d'Axoum, où la circulation était interdite mardi matin, des centaines de personnes ont défilé aux rythmes de tambours pour manifester leur joie."C'est au-delà des mots. Je suis heureux. Aujourd'hui, c'est la fin de la guerre, elle a duré 68 ans. Maintenant c'est un nouveau jour", s'est réjoui Ayalu Aseres.Un élément de l'obélisque d'Axoum est démonté, en novembre 2003, sur la place de la porte Capena à Rome © AFP/Archives Andreas Solaro"J'étais sur la ligne de front quand j'ai entendu la nouvelle (du vol de l'obélisque). Cela m'a alors encouragé pour me battre pour la liberté plutôt que de me soumettre", a ajouté cet homme de 82 ans qui portait une médaille d'ancien combattant."Je n'y croyais plus, on nous l'avait promis tant de fois ce retour que je voulais vérifier moi-même à l'aéroport pour y croire", a expliqué Negassu, 27 ans, qui travaille pour une organisation non-gouvernementale."Cela ouvre un nouveau chapitre de nos relations avec l'Italie", a estimé Amede Lema, l'un des plus anciens membres du Comité national pour le retour de l'obélisque, fondé en 1966.Il a fallu environ quatre heures pour décharger de l'avion le premier élément de l'obélisque, un bloc long de 7 mètres et lourd de près de 60 tonnes.Il s'agit du plus gros monument jamais transporté par avion, selon un ingénieur civil éthiopien de l'équipe chargée de la réception de l'obélisque à Axoum, Tadele Bitul Kabrat.Le premier tronçon a été posé sur un camion-remorque, qui restera à l'aéroport dans l'attente des deux autres tronçons, vendredi et lundi, jour où est prévue une grande célébration à Axoum.Le transport de Rome à Axoum, dans le cadre de l'opération "Restitution", devrait coûter quelque 6 millions d'euros, entièrement pris en charge par Rome.La date de la reconstitution de la stèle en Ethiopie n'a pas encore été annoncée, mais elle pourrait avoir lieu en octobre, selon des sources concordantes.Cet obélisque n'a jamais été érigé à Axoum, mais à Rome, face au siège de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).Pendant la civilisation d'Axoum, il y avait une centaine de pierres monolithiques à Axoum comme l'obélisque volé par les Italiens. Il en reste aujourd'hui une demi-douzaine, érigées ou à terre au bout de la rue principale d'Axoum.
