Nomination République tchèque : Jiri Paroubek est nommé premier ministreJiri Paroubek, un social-démocrate de 52 ans, a été nommé lundi 25 avril nouveau premier ministre de la République tchèque par le président Vaclav Klaus, a annoncé Jiri Weigl, directeur du cabinet du président. Il remplace Stanislav Gross, qui avait démissionné tôt lundi matin, après avoir finalement tiré les conséquences d'un scandale autour de sa fortune personnelle.Jiri Paroubek est peu connu du grand public. Ministre depuis août 2004 seulement, il était jusqu'à présent chargé du développement régional. Il est aussi vice-président du Parti social-démocrate (CSSD), dont Stanislav Gross est le président.Très peu de changements devraient intervenir dans l'équipe sortante. Les principaux ministres (affaires étrangères, finances, économie, défense, intérieur) devraient rester en place. Le nouveau gouvernement devrait comporter seulement quatre nouveaux noms sur un total de dix-huit membres. Les nouveaux ministres devraient être nommés par le président Vaclav Klaus, sur proposition du nouveau premier ministre, lundi vers 17 heures. Le premier ministre social-démocrate tchèque, Stanislav Gross, discrédité par un scandale autour de sa fortune personnelle, a présenté sa démission lundi matin au président Vaclav Klaus. Le départ de Stanislav Gross doit clore une crise gouvernementale de près de trois mois. Les chrétiens-démocrates, l'un des trois partis de la coalition de centre-gauche au pouvoir depuis juillet 2002, réclamaient sa démission depuis des semaines. Stanislav Gross, 35 ans, n'a pas pu expliquer de manière crédible d'où venait l'argent qui lui a permis d'acheter son appartement en 1999. Dans un accord formel signé tôt lundi matin, les trois partis de la coalition avaient demandé la formation d'un nouveau gouvernement sous la direction de Jiri Paroubek.GÉRER LES AFFAIRES COURANTES Le nouveau premier ministre devra cependant encore obtenir la confiance de la Chambre des députés. Or la coalition, composée du CSSD, des chrétiens-démocrates (KDU-CSL) et de la petite formation libérale US-DEU, a la plus petite majorité possible avec 101 sièges sur 200. En cas d'échec, le président a prévenu qu'il lancerait des élections anticipées, qui sont assez difficiles à mettre en œuvre en République tchèque en raison de la Constitution. La législature se termine normalement en juin 2006. Des élections anticipées feraient les affaires de la droite eurosceptique de l'ODS (opposition). L'ODS, qui a gagné haut la main les élections européennes et régionales l'an dernier, domine actuellement dans les sondages avec environ 35 % des intentions de vote. Le CSSD, qui avait remporté les législatives de 2002, est en chute libre avec seulement un peu plus de 10 % des intentions de vote."Paroubek n'est pas une personnalité particulièrement forte et il n'est pas connu", a commenté le politologue Bohumil Dolezal, interrogé samedi par l'AFP. "Je n'attends pas des miracles de lui, mais il est un choix de compromis, et le gouvernement a une bonne chance de survivre jusqu'à la fin de la législature", a-t-il ajouté.RATIFICATION DE LA CONSTITUTION"Il n'est pas question de piétiner sur place (...), c'est une étape importante sur la voie du bien-être des citoyens", a déclaré Jiri Paroubek, dans une brève déclaration à la presse juste après sa nomination. Il répondait ainsi aux nombreux politologues et économistes qui pensent que le gouvernement n'entreprendra aucune des urgentes réformes d'envergure avant la fin de l'actuelle législature en juin 2006."Nous avons beaucoup de tâches, dont la lutte contre la criminalité et la corruption", a-t-il ajouté. "Nous devons nous appuyer sur l'UE", a-t-il encore dit, "l'Europe unifiée et les Etats-Unis sont les principaux moteurs du monde d'aujourd'hui". Dans un accord signé lundi matin, les trois partis de la coalition au pouvoir depuis juillet 2002 - le CSSD, les chrétiens-démocrates (KDU-CSL) et les libéraux (US-DEU) - ont indiqué que leur première priorité serait de faire ratifier la Constitution européenne, face à l'opposition de la droite eurosceptique (ODS) et des communistes, nostalgiques de l'ère soviétique. La République tchèque est le seul des vingt-cinq membres de l'Union européenne qui n'a pas encore décidé si elle ratifiera par référendum ou par voie parlementaire. L'accord prévoit aussi que la coalition baissera les impôts pour les contribuables aux revenus bas et moyens. Elle s'engage aussi à préparer une réforme des retraites.
