Crise Reprise des violences à Lomé, plus de 3 000 réfugiés au Bénin Après une journée d'accalmie, où  les activités avaient repris timidement dans la capitale togolaise débarrassée dans la nuit précédente de ses barricades par les bulldozers de l'armée, les violences ont repris dans la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 avril. Les émeutes déclenchées après l'annonce de la victoire de Faure Gnassingbé à la présidentielle togolaise du 24 avril se poursuivent. INCENDIE DE L'INSTITUT GOETHE L'institut Goethe, centre culturel allemand, a été la cible d'un incendie. Plusieurs témoins ont indiqué que celui-ci avait été allumé par des hommes en armes qui ont d'abord tiré sur le bâtiment avant de pénétrer dans les locaux. Aux environs de 2 h 15 (heure locale), le centre culturel brûlait encore et des impact de balles étaient visibles sur certaines fenêtres de cet établissement. Depuis plusieurs jours, l'ambassade d'Allemagne est la cible des attaques du gouvernement, notamment du ministre togolais de l'intérieur, qui l'accuse de soutenir l'opposition. L'ancien ministre de l'intérieur, François Esso Boko, qui avait dénoncé samedi le processus électoral, est actuellement réfugié à l'ambassade d'Allemagne à Lomé. Par ailleurs, la résidence privée de l'un des principaux dirigeants de l'opposition togolaise, Jean-Pierre Fabre, a été encerclée par un important dispositif militaire, au cours de la même nuit. 3 000 TOGOLAIS AU BÉNIN La France, accusée par l'opposition de cautionner la victoire contestée de Faure Gnassingbé, a affirmé, jeudi 28 avril, ne pas vouloir s'ingérer dans les affaires du Togo, où ces violences ont fait au moins vingt-deux morts depuis mardi, dont huit enregistrés Aneho, à l'ouest de Lomé. Des biens de ressortissants français ont été pillés mais aucun ressortissant français n'a été agressé physiquement à Lomé, a indiqué Claire Durand, élue de l'Union des Français de l'étranger au Togo. Dans la région d'Aného, des centaines de Togolais continuaient, jeudi matin, à se réfugier au Bénin voisin. De nombreuses familles, en majorité des femmes et des enfants, baluchons sur la tête et sacs à bout de bras, traversent en pirogue la lagune qui borde l'océan Atlantique et marque à cet endroit la frontière occidentale du Togo avec le Bénin. Plus de 3 000 Togolais ont ainsi passé la frontière. Près de 600 ont été installés dans un camp à Comé, près du poste frontière d'Hilacondji, alors que les autres étaient hébergés par des proches ou des familles d'accueil.