Annonce Reprise des combats entre Tchad et Soudan : un chef d'Etat-major tué Le général Moussa Seugui, chef d'état-major interarmes de l'armée tchadienne, a été tué dimanche dans des affrontements avec des rebelles près de la frontière soudanaise, a annoncé le ministre de la Défense, Bichara Issa Djadallah. Ce dernier a ajouté que trois autres militaires tchadiens avaient été tués et que les rebelles avaient perdu plus de 100 hommes. Après des mois de trêve, les affrontements ont repris entre les voisins le Tchad et le Soudan, accusé samedi d'avoir bombardé son voisin. La mort du général Sougui constitue un grave revers pour le président tchadien Idriss Déby, quelques mois seulement après la mort en mars du précédent chef d'état-major interarmes, le général Ababar Youssouf Mahamat, neveu du chef de l'Etat, tué lui aussi par des rebelles. Les rebelles, divisés en plusieurs factions ethniques, réclament la démission de Déby, réélu pour cinq ans en mai au terme d'élections boycottées par l'opposition. "OPÉRATION DE NETTOYAGE" Dimanche, des combats ont opposé l'armée tchadienne à une colonne d'insurgés qui se sont brièvement emparés cette semaine de deux villes tchadiennes. Les heurts se sont déroulés à Saraf Borgou, un village proche de la frontière du Soudan, pays accusé par le gouvernement Déby de soutenir et d'armer les rebelles. Le Tchad assure que les rebelles de ce secteur ne résisteront pas à son "opération de nettoyage". Les incursions d'insurgés soudanais dans des localités tchadiennes, revendiquées par l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), rappellent dans leur mode opératoire le raid éclair lancé en avril par une colonne rebelle sur la capitale. L'opération avait échoué mais les combats avaient fait plusieurs centaines de morts et le président Idriss Déby, dénonçant une ingérence soudanaise, avait rompu tout contact diplomatique avec Khartoum. Samedi, le ton est de nouveau monté entre les deux pays, N'Djamena accusant le Soudan d'avoir bombardé quatre localités de la zone frontalière, Bahai, Tine, Karyari et Bamina. Khartoum, qui accuse le Tchad de soutenir les rebelles au Darfour, a démenti.