Mort de Renée Neher-Bernheim

Mort Renée Neher-Bernheim, figure majeure de la communauté juive Renée Neher-Bernheim, figure majeure de la communauté juive en reconstruction après la deuxième guerre mondiale, historienne et femme du rabbin et philosophe André Neher (1914-1988), est morte, mercredi 28 décembre 2005, à Jérusalem où le couple s'était installé en 1967. Issue d'une famille alsacienne ayant opté pour la France en 1871, Renée Neher-Bernheim était née à Paris en 1922. Réfugiée à Lyon avec les siens pendant l'Occupation, elle joue un rôle actif dans le sauvetage d'enfants juifs dans le cadre de l'Organisation de secours aux enfants (OSE). Après la Libération, elle saura toujours faire coïncider son engagement communautaire (notamment auprès des Eclaireurs israélites de France) à une rigueur qu'elle acquiert non seulement à l'université mais également auprès de ce "passeur" de la philosophie juive que fut Jacob Gordin (1897-1947) — proche d'Emmanuel Levinas — ou de Léon Askénazi, dit "Manitou" (1922-1996). Docteur en histoire et maître de conférences à l'Université hébraïque de Jérusalem, Renée Neher consacre d'abord ses travaux au judaïsme antique (publiés, en collaboration avec son mari, sous le titre d'Histoire biblique du peuple d'Israël, éd. Maisonneuve, 1996). De nombreux ouvrages suivront, consacrés à Jérusalem, au sionisme ou aux contacts entre intellectuels juifs et catholiques (Eclats d'une amitié : Avshalom Feinberg, Jacques Maritain, éd. Parole et silence, 2005). On lui doit ensuite une précieuse Histoire juive de la Renaissance à nos jours (éd. Klincksieck, 1976) et plus récemment une Etude de la vie juive en Terre sainte, 1517 à 1918, sous domination ottomane (Calmann-Lévy, 2001). Renée Neher avait, en 1991, créé une Fondation André-Neher qui portera désormais aussi son nom.