Rencontre Rencontre Bush-Poutine : les tensions demeurent George W. Bush et Vladimir Poutine se sont rencontrés, jeudi 24 février, à Bratislava pour un sommet sous haute surveillance. Le président américain a exprimé à son homologue russe sa "préoccupation" concernant la conception de la démocratie de Moscou.George W. Bush et Vladimir Poutine se sont retrouvés, jeudi 24 février, à Bratislava. A l'issue de leur entretien, le président américain a affirmé avoir fait part de sa "préoccupation" à son homologue russe Vladimir Poutine concernant la conception de la démocratie de Moscou. Le président George Bush a déclaré avoir fait part franchement à Vladimir Poutine des inquiétudes de l'Occident concernant le recul de la démocratie en Russie, ajoutant que Washington et Moscou avaient plus de points communs que de motifs de désaccord. "C'est dans l'intérêt de mon pays que la Russie soit un partenaire viable et fort des Etats-Unis", a déclaré M. Bush lors de la conférence de presse conjointe avec M. Poutine à Bratislava, en Slovaquie, à l'issue d'une discussion d'une heure et demie.Interrogé sur la réponse que M. Poutine lui avait donnée à propos de la démocratie, le président américain a répondu : "Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il a dit 'oui signifie oui' lorsque nous avons parlé des valeurs que nous partageons". Mais Vladimir Poutine, visiblement tendu, a répliqué : "Dire qu'il y a ici ou là plus ou moins de démocratie n'est pas correct, de mon point de vue". "Je suis certain que la démocratie ce n'est pas l'anarchie et le tout-permis et pas la possibilité pour quiconque de voler la population", a-t-il ajouté."Nous ne nous apprêtons pas a créer une démocratie particulière, nous adoptons les principes essentiels de la démocratie, mais ces principes doivent être appropriés aux traditions de la Russie", a souligné M. Poutine. "Il n'y a là rien d'extraordinaire mais les principes essentiels, nous les mettrons en pratique tels qu'ils ont été générés par la communauté internationale", a-t-il poursuivi.Le président russe a aussi assuré que la Russie ne comptait pas retourner à la dictature qu'elle avait connue jusqu'au début des années 1990. "Il n'y a pas de retour en arrière et il ne peut y en avoir", a-t-il dit, en soulignant que "le plus important qui ait été donné (aux Russes) est la liberté".QUELQUES POINTS D'ACCORDEn revanche, le président américain a affirmé que les Etats-Unis et la Russie étaient d'accord pour que l'Iran et la Corée du Nord n'aient pas l'arme nucléaire. "Nous nous sommes mis d'accord pour que l'Iran n'ait pas l'arme nucléaire. J'apprécie que Vladimir fasse preuve de compréhension sur ce dossier. Nous avons eu un dialogue très constructif sur la manière de parvenir à un objectif commun", a dit Bush au cours de cette conférence de presse. "Nous sommes d'accord pour que la Corée du Nord n'ait pas l'arme nucléaire", a ajouté le président américain, qui a annoncé que les deux pays allaient "travailler étroitement ensemble" sur cette question.Les Etats-Unis se sont par ailleurs engagés à coopérer avec la Russie pour la faire entrer cette année dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC), selon une déclaration commune des présidents George W. Bush et Vladimir Poutine publiée en marge de leur sommet à Bratislava."Les Etats-Unis et la Russie sont décidés à travailler ensemble pour achever leurs négociations bilatérales pour l'adhésion de la Russie à l'Organisation mondiale du commerce en 2005", indique le texte de la déclaration. "Nous allons travailler à identifier les domaines où nous devons progresser dans notre négociation bilatérale afin de donner une impulsion à l'adhésion de la Russie à l'OMC", ajoute le texte.L'entrée à l'OMC est pour M. Poutine, depuis son arrivée au Kremlin en 2000, un objectif prioritaire, alors que la Russie est le seul grand pays à ne pas en être membre. Le chef de l'Etat russe espérait initialement que son pays intégrerait l'organisation mondiale vers la fin 2003 ou au début 2004, mais les négociations se sont révélées plus dures que prévu et le Kremlin vise dorénavant la fin 2005.La Russie, candidate à l'OMC depuis 1994, a accéléré ses négociations ces derniers mois. Les négociations russo-américaines sont particulièrement difficiles dans les secteurs des services, de l'aéronautique civile et surtout de la protection de la propriété intellectuelle (musique, informatique, cinéma). Les autorités russes ont du mal à enrayer une industrie de la contrefaçon particulièrement riche et dynamique. LA SLOVAQUIE, EXEMPLE POUR L'IRAK Pour George W. Bush, le sommet dans la capitale slovaque était la dernière étape d'une tournée de quatre jours en Europe, surtout destinée à sceller une réconciliation avec l'Union européenne après les querelles sur l'Irak.Arrivé mercredi à Bratislava, avec son épouse Laura, le président américain a entamé sa journée par des rencontres avec les dirigeants slovaques, le président Ivan Gasparovic et le premier ministre, Mikulas Dzurinda, qui dirige depuis l'automne 2002 un gouvernement de droite, pro-américain et libéral.Le président a ensuite rencontré une vingtaine d'anciens dissidents d'Europe centrale et orientale et d'opposants actuels à des régimes autoritaires de l'ex-URSS, comme l'écrivain tchèque Ivan Klima. Ils ont été baptisés "champions de la liberté" par les Etats-Unis.Dans son discours, George W. Bush a cité la Slovaquie en exemple pour l'Irak. Il a demandé aux Irakiens d'être patients en rappelant qu'après la chute du communisme la Slovaquie avait connu un régime autoritaire. "L'avancée de la liberté est une oeuvre commune sur des générations", a-t-il dit.Pour cette première visite d'un président américain en Slovaquie, un Etat post-communiste issu de la partition de la Tchécoslovaquie en 1993, quelque 5.300 policiers, 400 pompiers et 400 soldats ont été mobilisés. Des blindés ont été déployés dans la ville. Deux avions de chasse MiG-29 surveillent en permanence le ciel slovaque.
