Annonce Renaissance de la Mode améeicaine NEW YORK (AFP) - Plus d'avant-garde, plus de couleurs, plus d'argent: la semaine des défilés de New York, qui a débuté mercredi, a bien tourné la page du 11 septembre 2001 et célèbre une mode américaine en pleine renaissance.Il y a trois ans, la "fashion week" avait été annulée suite aux attentats qui avaient détruit le World Trade Center, tué près de 3.000 personnes et accéléré la récession de l'économie mondiale.Aujourd'hui, la semaine des défilés de New York, qui dure jusqu'au 15 septembre et affiche près de 90 shows, est encore loin d'avoir l'envergure de celle de Paris (160 défilés). Mais depuis trois ans, la mode américaine a bel et bien relevé la tête.Alors que le calendrier des défilés avait jusqu'ici soigneusement évité cette date douloureuse, le 11 septembre sera cette année une journée de défilés ordinaire."Je pense que c'est tout à fait normal que les gens aillent à des défilés le 11 septembre. Cela ne veut pas dire qu'ils oublient. Mais la mode est un énorme business et les gens doivent continuer à vivre leur vie", explique Alexandra Marshall, rédactrice-en-chef du Daily, le quotidien de la semaine des défilés.Les groupes de prêt-à-porter américain affichent d'ailleurs dans l'ensemble une belle santé. Le groupe Phillips Van Hausen, propriétaire du géant Calvin Klein, a doublé ses bénéfices en six mois. Une tendance qui se retrouve en Europe avec des marques comme Burberrys ou Chanel Haute Couture, notamment grâce à l'appétit d'une Chine en plein boom."Les prix sont plus élevés que jamais, les grands magasins de prêt-à-porter de luxe comme Barneys ou Bergdoff Goodman investissent", remarque Alexandra Marshall."La mode génère l'intérêt féroce que la musique ou le cinéma ont suscité dans le passé. Elle fait vraiment partie de la culture populaire maintenant", souligne-t-elle. Signe des temps: des petits labels indépendants comme As Four, Jeremy Scott, Heatherette ou Imitation of Christ, garants de l'avant-garde dans une mode américaine qui se veut pragmatique et commerciale, sont de retour sous la tente de Bryant Park, l'épicentre de la fashion week, aux côtés de valeurs sûres comme Oscar de la Renta. "Cela montre qu'ils prennent leur marque au sérieux. Cela témoigne aussi d'une croissance régulière", remarque Alexandra Marshall.Les poids lourds de la mode américaine comme Calvin Klein, Carolina Herrera, Ralph Lauren ou Donna Karan seront bien sûr au rendez-vous, ainsi que les créateurs stars comme Marc Jacobs (groupe LVMH) ou Narciso Rodriguez.Journalistes et acheteurs se précipiteront aussi pour acclamer les étoiles montantes comme le duo Proenza Schouler ou Zac Posen, 23 ans, qui a le rapper P. Diddy comme partenaire financier.Parmi les créateurs à suivre, les professionnels annoncent Behnaz Sarapfour, Jeffrey Chow, Peter Som, le Colombien Esteban Cortazar ou encore le Brésilien Alexandre Herchcovitz. "Enfin un créateur brésilien qui ne fait pas des bikinis! C'est une mode intellectuelle mais avec des couleurs", résume Alexandra Marshall.La proximité de l'élection présidentielle de novembre se ressent aussi jusque sur les podiums. Au cours de son défilé mercredi, la marque ultra-branchée Imitation of Christ a projeté sur les murs des images du Proche-Orient, en présentant ses hauts et ses robes imprimés de barbelés."Fashion your future and vote" ("créez votre avenir et votez"), a quant à lui écrit Kenneth Cole sur l'invitation à son défilé.
