Annonce Regain de tension en Ossétie du Sud La Géorgie exige le retrait d'Ossétie du Sud des forces de paix russes, qu'elle accuse d'être parties prenantes au conflit, et réclame une intervention internationale. Au cours des derniers jours, les incidents entre la région sécessioniste et les autorités de Tbilissi se sont multipliés. La tension est de plus en plus vive entre la Géorgie et la région séparatiste d'Ossétie du Sud. Refusant l'autorité de Tbilissi, dont elle s'est séparée à l'issue d'un conflit sanglant au début des années 1990, lors duquel elle avait été soutenue en sous-main par la Russie, l'Ossétie du Sud a récemment demandé son intégration à la Fédération de Russie. Mais Moscou ne pouvait qu'officiellement réaffirmer le respect de la souveraineté géorgienne. Les forces de paix russes présentes sur place, accusées par Tbilissi d'être en fait parties prenantes au conflit, ne contribuent pas à apaiser les esprits. Le parlement géorgien, reprenant une orientation donnée par la direction du pays, a d'ailleurs exigé vendredi le retrait des militaires russes, demandant leur remplacement par un contingent international.Une initiative lancée alors que la situation s'est détériorée ces derniers jours sur le terrain, où le Premier ministre géorgien Zourab Jvania a déclaré vendredi que son cortège avait été pris pour cible par des tireurs ossètes, et où quatre soldats géorgiens ont été tués dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon les députés géorgiens, la dégradation de la situation en Ossétie du Sud est survenue "avec le soutien des forces de paix russes".L'accord de 1992 pas résiliable, selon MoscouLa ministre géorgienne des Affaires étrangères Salomé Zourabichvili avait déjà appelé jeudi soir à une "internationalisation" des forces de paix en Ossétie du Sud et à un engagement supplémentaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Elle a en outre déclaré avoir reçu l'accord de principe du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à une participation de son pays à une force de paix internationale.La présence d'un contingent russe aux côtés des contingents géorgien et ossète au sein des "forces mixtes de maintien de la paix" en Ossétie du Sud, est régie par un accord qu'ont signé en 1992 les présidents russe et géorgien de l'époque Boris Eltsine et Edouard Chevardnadzé. La participation russe a de fait entretenu le statu quo, c'est-à-dire le maintien d'une paix fragile, mais aussi l'indépendance de facto de l'Ossétie du Sud, que le nouveau président géorgien Mikhaïl Saakachvili veut voir se soumettre à son autorité, tout comme l'autre territoire séparatiste d'Abkhazie.La Russie a pour sa part signifié que l'accord de 1992 n'était pas résiliable. "Les forces de paix en Ossétie du Sud sont déjà internationales", a déclaré jeudi soir le médiateur envoyé par le ministère russe des Affaires étrangères à Tbilissi, Lev Mironov. Moscou a également rejeté tout accroissement du rôle de l'OSCE. Les Etats-Unis, qui soutiennent le régime pro-occidental du président géorgien, ont appelé la Géorgie au calme, et demandé à la Russie de faire pression sur les Ossètes du Sud.
