Annonce Rebelles et gouvernement soudanais signent une promesse de paix NAIROBI - Le gouvernement soudanais et les rebelles du Sud se sont officiellement engagés à Nairobi, devant le Conseil de sécurité des Nations unies, à signer d'ici le 31 décembre un accord mettant fin à 21 ans de guerre civile. En présence des représentants des 15 pays membres du Conseil de sécurité, un responsable du gouvernement de Khartoum et un négociateur du Mouvement populaire de libération du Soudan ont signé un document par lequel ils s'engagent à trouver un accord définitif d'ici le 31 décembre. "Les parties affirment leur engagement à terminer les négociations rapidement (...) afin de conclure et de signer un accord de paix complet au plus tard le 31 décembre 2004", selon le mémorandum signé dans la capitale kenyane, où est exceptionnellement réuni le Conseil de sécurité. Les parties reconnaissent également que "l'achèvement rapide du processus de paix est essentiel pour l'ensemble du peuple soudanais dans la mesure où cela aidera à résoudre tous les défis auxquels le pays est confronté". Les représentants des 15 membres du Conseil ont également signé le document. Le vice-président soudanais Ali Osman Taha et le dirigeant rebelle John Garang ont participé jeudi à la première journée de discussions mais ont laissé leurs collaborateurs signer le mémorandum vendredi, réservant leurs signatures pour l'accord définitif. RESOLUTION DE L'ONU Après la cérémonie de signature, le Conseil de sécurité - qui se réunissait hors de New York pour la première fois depuis 14 ans - a adopté à l'unanimité une résolution promettant un soutien politique et économique au Soudan dès que le pays sera en paix. L'Onu, la Banque mondiale et d'autres instances seront chargées de concevoir un plan de développement à long terme pour le Soudan, qui pourrait notamment prévoir un assouplissement de la dette. Selon Taha, le Soudan aurait besoin d'une aide de 1,8 milliards de dollars sur trois ans. D'après des diplomates, il est peu probable que les donateurs s'engagent à aller au-delà d'un milliard de dollars. La résolution prévoit également que le Conseil surveillera les exactions commises au Darfour, une région de l'ouest du pays où se poursuit un conflit distinct, et pourra prendre les mesures appropriées contre toute partie ne respectant pas ses engagements. La guerre au Sud-Soudan, où a éclaté en 1983 une révolte contre les prétentions du régime islamiste de Khartoum d'imposer la charia (loi islamique) dans le Sud, a fait environ deux millions de morts, victimes des combats, mais surtout de la famine et de maladies. Six accords provisoires ont déjà été signés par les deux parties, prévoyant le partage du pouvoir - le chef rebelle John Garang sera vice-président - et le partage des ressources pétrolières, qui expliquent en partie, avec le fossé culturel nord-sud, l'enjeu de ce conflit, un des plus vieux du continent.