Mort de Raymond Daudel
Mort Raymond Daudel, chimiste et physicienLe chimiste et physicien Raymond Daudel, disciple de Louis de Broglie, membre correspondant de l'Institut et professeur émérite à l'université Paris-VI est mort, mardi 20 juin à l'hôpital Charles-Foix d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Il avait 86 ans.Il est, en France, l'un des fondateurs de la chimie quantique, discipline née de l'application à la chimie des principes de la mécanique quantique.Né le 2 février 1920 à Paris, Raymond Daudel reçoit d'abord une formation d'ingénieur. Il est diplômé, en 1940, de l'Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de Paris, avant de passer son doctorat, quatre années plus tard, sous la direction d'Irène Joliot-Curie.En 1947, il devient directeur du Centre de mécanique ondulatoire appliquée (CMOA) du CNRS. Ce poste l'occupera une grande partie de sa carrière, parallèlement à celui de professeur en Sorbonne."Raymond Daudel a été un précurseur dans l'utilisation, pour la chimie, des principes de la mécanique quantique, dit le chimiste Guy Ourisson, ancien président de l'Académie des sciences. Cela a été particulièrement important dans les années 1950, à une époque ou les chimistes étaient peu au courant des nouvelles idées de la physique."Ses principales contributions portent sur la nature de la liaison chimique et la désintégration de certains noyaux radioactifs.Il introduit dès 1945, avec la chimiste et physicienne française Alberte Pullman, la notion d'indice de valence libre ; c'est lui qui établit la relation entre la densité d'électrons autour des noyaux et la durée de demi-vie des radioéléments.LE DOMAINE MÉDICALRaymond Daudel a aussi rapproché la physique du domaine médical, en contribuant à l'analyse des mécanismes de la carcinogenèse de même qu'en développant certaines applications de médecine nucléaire (radiothérapie notamment) aujourd'hui couramment utilisées dans le traitement de certains cancers.Membre de nombreuses académies étrangères, Raymond Daudel est également le fondateur de l'Académie européenne des sciences, des arts et des lettres.Une institution qui s'est illustrée, selon M. Ourisson, "par un travail remarquable de conseil, et qui a par exemple réussi à introduire des questions purement scientifiques dans les délibérations de l'Unesco".