Mort de Rainer Barzel
Mort Rainer Barzel, ancien président de la CDU et ancien président du BundestagRainer Barzel, un chrétien-démocrate qui échoua d'un rien dans sa conquête de la chancellerie ouest-allemande au début des années 1970 et dut démissionner, une décennie plus tard, de la présidence du Bundestag à cause d'un scandale financier, est mort samedi 26 août, à Munich, des suites d'une longue maladie. Il était âgé de 82 ans.Né le 20 juin 1924 en Prusse-Orientale, dans l'actuelle Pologne, Rainer Candidus Barzel avait servi dans l'armée de l'air allemande durant la seconde guerre mondiale. Après des études de droit, ce chrétien pratiquant avait intégré l'administration du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Membre de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) à partir de 1954, il devint le président de son groupe parlementaire dix ans plus tard, avant de prendre la présidence du parti, en 1971.Militant acharné de la réunification de l'Allemagne, il s'opposa à l'Ostpolitik impulsée par Willy Brandt depuis son accession au pouvoir en 1969, en vue de rapprocher la République fédérale d'Allemagne (RFA) des régimes communistes en place dans la partie orientale du pays et dans d'autres Etats membres du pacte de Varsovie. Pour Barzel, cela revenait à reconnaître et à officialiser la division de l'Allemagne en deux parties.En avril 1972, il crut son heure venue, ayant mathématiquement rallié assez de députés pour renverser Brandt. Une motion de défiance contre le gouvernement échoua néanmoins, à deux voix près. On apprit beaucoup plus tard que les voix manquantes étaient celles de deux députés de droite, rétribués par la Stasi, la police secrète est-allemande.En novembre de la même année, il ne parvenait pas à battre le chancelier sortant lors d'un scrutin législatif. Tirant la leçon de ces échecs, il démissionna de la présidence de la CDU.Son successeur, Helmut Kohl, mit neuf ans à s'imposer à la tête du pays. Coordinateur pour les relations franco-allemandes de 1979 à 1980, il fut ensuite ministre des affaires interallemandes après le retour de la CDU au pouvoir.Après les législatives de 1983, il fut élu président du Bundestag. L'affaire Flick, le plus gros scandale de financement des partis politiques outre-Rhin, le contraignit à démissionner en octobre 1984.