Annonce Raid anti-nucléaire de Greenpeace dans le port du HavreDes militants ont empêché dans la nuit de mercredi à jeudi le chargement d'un bateau russe devant, selon l'organisation, acheminer 450 tonnes de déchets nucléaires • Areva dément • La police est intervenue pour déloger les activistesD'après Greenpeace, le «Captain Kuroptev», un cargo russe positionné au Havre, s'apprêtait à charger 450 tonnes de déchets nucléaires. Un véritable «trafic», que dénonçaient une vingtaine de militants venus tenter d'empêcher le chargement du navire. Faux, réplique le groupe Areva : ce «chargement ne contient pas de déchets nucléaires mais de l'uranium appauvri qui part pour être enrichi et transformé en combustible nucléaire» dans une usine russe. Cet uranium est même moins radioactif que l'uranium naturel, affirme Areva. N'empêche, les militants de Greenpeace ont passé la nuit de mercredi à jeudi sur place et il aura fallu, dans la matinée, l'intervention du Raid pour les déloger.Les policiers sont intervenus au pied d'un portique de manutention sur lequel la plupart des activistes s'étaient installés. Deux autres militants, suspendus à la flèche d'une grue voisine, ont également été délogés et trois autres membres de l'association interpellés à proximité du train acheminant le chargement du navire au port. Leur action a empêché le chargement du navire et bloqué le terminal de containers du port. C'est le préfet qui a demandé l'intervention de la police pour dégager le port.Gregory Gendre, porte-parole de Greenpeace, dénonce «l'exportation de déchets nucléaires de la part d'EDF». «Ce trafic nucléaire dure depuis plusieurs décennies entre l'Europe et la Russie. Les principales compagnies nucléaires, comme EDF, exportent leurs déchets en Russie sur des sites parmi les plus pollués au monde», précise Frédéric Marillier, autre membre de Greenpeace. Areva rappelle que l'uranium ne doit pas rester en Russie, mais être rapatrié en France, une fois enrichi, pour «être mis en central».Si les militants antinucléaires «ont pu pénétrer aussi facilement sur le site de chargement, explique le groupe français, c'est parce qu'il n'y avait pas de forces de l'ordre, car cette cargaison ne présente pas de risques». Et d'affirmer: «Greenpeace joue sur les peurs».
