Annonce Raffarin persiste à défendre la réforme des 35 heures L'Assemblée nationale doit adopter, mardi en première lecture, la proposition de loi UMP réformant les 35 heures.Le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a assuré, lundi matin 7 février sur France-Inter, avoir "écouté" les manifestations de samedi, qui ont réuni entre 300 000 et 600 000 personnes en France, tout en affirmant que le débat sur la réforme des 35 heures se poursuivra au Parlement "selon le calendrier prévu". "Je reste ouvert, mais nous sommes dans une démocratie et dans la démocratie, je ne méprise pas les manifestations mais je demande aux leaders syndicaux de ne pas mépriser le Parlement", a lancé le chef du gouvernement. Il a fait valoir que "nous sommes dans une démocratie où l'Assemblée nationale, le Sénat votent la loi". "Donc, le débat est ouvert, le débat se poursuit selon le calendrier prévu, c'est cela la vie démocratique."Accusé par les syndicalistes de rester sourd aux manifestations et de faire preuve de mépris, Jean-Pierre Raffarin a affirmé agir avec "écoute" et sans "mépris"."QUE LE 'NON' EXISTE POUR QUE LE 'OUI' L'EMPORTE"M. Raffarin a précisé que le gouvernement rapprochera d'ici trois ans le taux de rémunération des heures supplémentaires dans les entreprises, mettant fin au régime dérogatoire des plus petites. "J'ai proposé un moratoire de trois ans pour les entreprises de moins de vingt salariés, et au bout de trois ans, nous rapprocherons toutes les entreprises avec un même taux de rémunération des premières heures supplémentaires, soit 25 %."Interrogé sur les effets du mécontentement social sur le résultat du référendum sur la Constitution européenne, le chef du gouvernement a indiqué qu'il fallait "répondre aux questions du 'non'". "Il y a derrière la grogne sociale que j'entends des inquiétudes importantes sur l'emploi, sur la mondialisation, sur l'identité nationale, il faut que ces expressions d'inquiétude puissent être débattues dans le pays", a-t-il estimé. Il a poursuivi qu'il fallait "que le 'non' existe pour que le 'oui' l'emporte" au référendum sur la Constitution européenne. "Ce sera un débat essentiel pour l'avenir du pays, ce sera un vote d'histoire et non pas un vote d'humeur.""NEGATIVE ATTITUDE"A ce propos, il a mis en garde contre "un non français" qui provoquerait, selon lui, "une secousse terrible" dans l'Union européenne. Ce serait "une remise en cause d'un processus qui a commencé au lendemain de la guerre avec le "Plus jamais ça"", a-t-il estimé.Par ailleurs, alors que le Journal du Dimanche affirmait qu'une partie des recettes de la journée de solidarité en faveur des personnes dépendantes serait utilisée pour résorber le déficit public, M. Raffarin a assuré que "pas un euro" ne serait affecté à une autre action.Enfin, évoquant les critiques sur la réforme de François Fillon, Jean-Pierre Raffarin a reproché aux syndicats enseignants d'adopter une "negative attitude". "Les syndicats aujourd'hui sont d'accord pour l'union du non mais ils ne sont pas d'accord pour une union du oui. Ils ont une 'negative' attitude, ils n'ont pas une 'positive' proposition", a-t-il déploré.
