Élection Rafael Correa et Alvaro Noboa s'affronteront au second tour de la présidentielleSelon des résultats encore provisoires, le milliardaire de droite Alvaro Noboa est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle équatorienne, dimanche 15 octobre, et affrontera au second tour l'économiste de gauche Rafael Correa.M. Noboa, magnat de la banane de 56 ans et homme le plus riche d'Equateur, a obtenu 26,8 % des voix contre 22,4 % pour M. Correa, après dépouillement de près de 60 % des bulletins de vote, a annoncé le Tribunal suprême électoral (TSE). Le socialiste modéré Leon Roldos a pour sa part recueilli 15,9 % des voix, et le populiste Gilmar Gutierrez, frère de l'ancien président destitué en avril 2005, Lucio Gutierrez, 15,66 %.La remontée spectaculaire d'Alvaro Noboa, donné second dans les sondages qui ont précédé le scrutin, est une surprise. Dès l'annonce des premiers résultats, le milliardaire a notamment déclaré que c'était l'amitié de Rafael Correa, 43 ans, "avec Cuba et le président du Venezuela Hugo Chavez" qui était à l'origine de sa déroute. Selon lui, "le peuple a donné la plus grande correction possible à cet ami des terroristes, de Chavez et de Cuba". "NE CHOISISSEZ PAS LES OLIGARQUES"M. Correa a d'abord contesté les sondages de sortie des urnes, affirmant qu'il y avait "match nul" entre les deux rivaux. Il a ensuite appelé les autres formations de gauche à le soutenir au deuxième tour. Le candidat a aussi dénoncé, comme les jours précédents, une fraude électorale organisée, selon lui, avec la complicité tacite de l'Organisation des Etats américains (OEA) et de ses 150 observateurs déployés dans le pays, montrant du doigt "ces gens qui possèdent des millions" et qui pensent pouvoir "même acheter les consciences". Il a ironisé sur son rival, en conseillant aux électeurs d'accepter les "T-shirts, médicaments, le riz et le ciment" qu'il distribue. "Mais au moment de voter, ne choisissez pas les oligarques qui pendant si longtemps nous ont opprimés, ce que savent parfaitement les producteurs de bananes", a-t-il ajouté. Une dure confrontation gauche-droite est attendue pour le second tour de la présidentielle, le 26 novembre prochain. Les Equatoriens interrogés dans les bureaux de vote dimanche ne dissimulaient pas leur scepticisme envers la politique.
